4.1. Des axes consensuels de définition

La première partie du questionnaire administré à la fois aux acteurs professionnels et aux habitants des trois quartiers d’étude permet de cerner les axes de définition de la qualité de vie quotidienne. Ces questions ouvertes permettent aux interrogés d’exprimer librement les mots ou les expressions qui définissent le plus justement la qualité de vie quotidienne. L’ensemble des termes énoncés par les habitants et les acteurs professionnels ont été recensés et synthétisés pour construire des axes consensuels de définition.

Graphique III.16. Synthèse des trois mots ou expressions principalement cités par les interviewés pour définir au mieux la qualité de vie quotidienne :

© BARBARINO-SAULNIER Natalia, 2004.

Pour les habitants du quartier Centre Croix-Rousse, les éléments principaux de définition de la qualité de vie quotidienne sont au nombre de deux. En effet, la moitié des répondants considèrent que le calme qualifie principalement la qualité de vie quotidienne. Puis pour 48% des habitants, la notion de sécurité permet de la qualifier. Les autres éléments de définition de la qualité de vie quotidienne sont moins partagés et se structurent secondairement autour de la tranquillité et du bien-être (pour respectivement 17% des répondants), de la propreté et de l’environnement (pour respectivement 16% des habitants) ainsi que du logement et de son confort (pour 14% des interviewés).

À la même question, les habitants du quartier de Montchat-Chambovet fournissent des réponses beaucoup plus équilibrées. La sécurité est citée de manière spontanée par 35% des répondants comme un élément qualifiant la qualité de vie quotidienne. Pour 30% des habitants, la qualité de l’air suivie de près par la propreté (citée par 25% des répondants) s’imposent comme des éléments caractéristiques de la qualité de vie quotidienne. Le calme est ensuite évoqué par 19% des répondants. Dotés d’un poids plus relatif, l’environnement (pour 15% des habitants), la tranquillité, les facilités de déplacement et la présence d’espaces verts (pour respectivement 14% des répondants) sont identifiés comme des éléments de définition de la qualité de vie quotidienne.

Les réponses apportées par les habitants du quartier du Plateau de la Duchère sont plus fédérées. La sécurité apparaît comme un jalon de la qualité de vie quotidienne spontanément évoquée par 31% des habitants. Les autres éléments de définition se structurent plus secondairement autour de la propreté (citée par 13% des répondants), de la qualité de l’air (pour 12% des habitants), du voisinage et du respect (pour respectivement 11% des interviewés), du travail, de la tranquillité, du logement et son confort (pour respectivement 10% des répondants).

Pour les acteurs professionnels, les éléments qui façonnent la qualité de vie quotidienne s’articulent essentiellement autour de la proximité des services et des commerces (pour 24% des répondants), de la facilité de déplacement et de stationnement (pour 21% des acteurs), de la convivialité et de la sociabilité des quartiers d’habitation (pour 18% des professionnels). Ils estiment que le dynamisme et le tissu relationnel de proximité semblent ainsi agrémenter le quotidien du plus grand nombre. Trois éléments sont ensuite associés à la définition de la qualité de vie quotidienne. La qualité architecturale des quartiers, le calme et la sécurité s’imposent donc pour respectivement 15% des professionnels. Un certain nombre d’éléments de définition apparaissent enfin de manière complémentaire. La propreté s’impose pour 12% des répondants avec le bien-être comme des éléments caractéristiques de la qualité de vie quotidienne. En parallèle, le fait de bénéficier d’espace pour vivre, c’est-à-dire de ne pas souffrir de la densité urbaine, de pouvoir bénéficier d’une « ville aérée » et d’une « vue dégagée » participe pour 12% des professionnels à la qualité de vie quotidienne.

L’analyse des réponses à cette question ouverte de qualification de la qualité de vie quotidienne permet de dégager les grands axes subjectifs de définition. Bien que le poids attribué à chacun des éléments de définition varie d’un échantillon à l’autre et d’un quartier à l’autre, il semble néanmoins possible d’identifier la structure générale de cette notion. Celle-ci semble ainsi étroitement liée à la sécurité et au calme des quartiers d’habitation. La propreté, la tranquillité, la qualité environnementale, la qualité de l’air ainsi que la proximité des commerces et des services s’imposent ensuite comme des éléments constitutifs de la qualité de vie quotidienne. Les autres références sont soit moins massivement évoquées, soit plus caractéristiques d’un échantillon et part là même moins consensuels. Il s’agit par exemple des facilités de déplacement et de stationnement largement évoquées par les acteurs professionnels et les habitants de Montchat-Chambovet mais totalement ignorées des habitants des quartiers Centre Croix-Rousse et du Plateau de la Duchère. Ces éléments de définition, issus des représentations professionnelles et citadines, participent à la construction de la définition subjective de la qualité de vie quotidienne lyonnaise qui nous intéresse. Pour compléter et parfaire ce tableau perceptuel, ces connaissances doivent néanmoins être complétées par les nuisances pouvant altérer la qualité de vie quotidienne.