4.2. Les facteurs de nuisance à la qualité de vie quotidienne

Les habitants des trois quartiers d’étude ont fait l’objet d’un questionnement spécifique concernant leurs perceptions des nuisances à la qualité de vie quotidienne. Cette démarche a pour but de compléter les éléments de définition de cette notion. Les réponses obtenues sont globalement consensuelles. Bien que quelques différences perdurent dans le poids et la répartition des réponses, elles fournissent cependant des axes de dégradations largement partagés.

© BARBARINO-SAULNIER Natalia, 2004.

Au regard du graphique III.17., deux profils de réponses s’individualisent. Les habitants du quartier Centre Croix-Rousse, comme ceux du Plateau de la Duchère structurent leurs réponses autour de deux nuisances jugées principales, à savoir l’insécurité et le bruit. Bien que le poids alloué à ces deux facteurs de nuisance diffère, cette disparité ne remet pas en cause le caractère dégradant de ces éléments. Les habitants de Centre Croix-Rousse donnent en effet des réponses très équilibrées. Pour respectivement 56% des habitants de Centre Croix-Rousse, le bruit, d’une part et l’insécurité, d’autre part, détériorent la qualité de vie quotidienne.

Caractérisés par une distribution des réponses nettement moins équitablement répartie, les habitants du Plateau de la Duchère semblent ainsi plus exclusifs dans leur perception des désagréments quotidiens. Pour 74% d’entre eux, l’insécurité est perçue comme un facteur dégradant la qualité de vie quotidienne, plaçant ainsi de l’insécurité au rang des nuisances majeures. Le bruit est ensuite identifié comme une nuisance pour 35% des répondants. À l’inverse, la répartition des réponses des habitants du quartier Montchat-Chambovet apparaît beaucoup plus équilibrée. La pollution atmosphérique est ainsi identifiée par 33% des répondants comme une nuisance majeure à la qualité de vie quotidienne. 24% des habitants interrogés souffrent de plus des difficultés de circulation et de stationnement alors qu’ils sont respectivement 23% à considérer que le bruit et l’insécurité sont des facteurs importants de dégradation. Cette perception des nuisances apparaît quelque peu paradoxale car elle se structure à la fois autour des difficultés d’usage de l’automobile et des conséquences négatives de cette circulation automobile comme la pollution atmosphérique et le bruit. Ces préoccupations corroborent néanmoins leur perception des éléments de définition de la qualité de vie quotidienne et vient confirmer une caractéristique spécifique du quartier. La perception des habitants s’accorde ainsi avec un taux de motorisation unique ou multiple très important et largement supérieur aux deux autres quartiers d’étude.

La pollution atmosphérique s’impose de plus comme une nuisance avérée pour 33% des habitants de Montchat-Chambovet, 32% des résidants de Centre Croix-Rousse et 8% des répondants du Plateau de la Duchère. La saleté des rues est également perçue pour un élément de dégradation de la qualité de vie par 32% des habitants de Centre Croix-Rousse, 16% des interviewés du Plateau de la Duchère et 11% des habitants de Montchat-Chambovet. Comme nous l’avons précédemment évoqué, la désignation des difficultés de circulation et de stationnement comme atteintes à la qualité de vie quotidienne semble peu consensuelle (24% pour Montchat-Chambovet, 14% pour Centre Croix-Rousse et seulement 5% pour le Plateau de la Duchère).

Afin d’approfondir davantage la connaissance des perceptions citadines, nous avons cherché à identifier plus précisément les critères spontanément évoqués par les habitants pour qualifier la qualité de leur cadre de vie.