1.5. Les espaces publics

L’enquête a ensuite cherché à identifier les espaces publics jugés nécessaires à la qualité de vie quotidienne. Pour ce faire, nous avons interrogé l’ensemble des interviewés pour connaître les trois types d’espaces publics qu’il convient de développer au sein des quartiers d’habitation pour améliorer la qualité de vie quotidienne. La question formulée de manière ouverte permet la proposition spontanée des réponses. Les résultats obtenus ont ensuite été regroupés en six types d’espaces publics (espaces verts de proximité, grands parcs, parcs équipés de jeux d’enfants, places publiques, rues piétonnes, lieux et itinéraires de promenade). Cet exercice identifie précisément l’ensemble des critères jugé nécessaire à l’amélioration de la qualité de vie quotidienne ainsi que leur hiérarchisation par ordre de préférence.

L’analyse de ces résultats d’enquête permet de comprendre que la qualité de vie au quotidien est largement liée à la présence de trois types d’espaces publics. Comme le montre le graphique suivant, les espaces verts de proximité et les parcs équipés de jeux d’enfants qui répondent à des logiques d’usages et de pratiques de proximité symbolisent les espaces publics majeurs de la qualité et de l’agrément du quotidien. Ces résultats viennent ainsi confirmer les éléments de réponses identifiés lors du questionnement sur la localisation résidentielle où la proximité des espaces verts et de loisirs s’est imposée comme un critère discriminant pour la qualité de vie quotidienne.

Graphique III.37. Les trois principaux espaces publics jugés nécessaires à l’amélioration de la qualité de vie quotidienne :
Graphique III.37. Les trois principaux espaces publics jugés nécessaires à l’amélioration de la qualité de vie quotidienne :

© BARBARINO-SAULNIER Natalia, 2004.

Globalement, plus de 75% des interviewés considèrent que ces espaces de jeux, de loisirs et de détente améliorent considérablement le quotidien. Sans ordre de préférence, 70% des acteurs professionnels nomment les espaces verts de proximité comme l’espace public nécessaire à l’amélioration de la qualité de vie quotidienne. Le second élément de réponse, cité par 48% d’entre eux, identifie les parcs équipés de jeux d’enfants. Cette perception du lien entre espaces verts et qualité de vie est largement consensuelle puisque la présence d’espaces verts de proximité est évoquée par 65% des habitants de Centre Croix-Rousse et les parcs équipés de jeux d’enfants par 10% d’entre eux. Pour les habitants du Plateau de la Duchère, près de la moitié des répondants rappellent la nécessité des espaces verts de proximité et 28% d’entre eux désignent les ludoparcs. Les habitants de Montchat-Chambovet partagent cette perception : 45% des interrogés évoquent spontanément les espaces verts de proximité et 30% d’entre eux désignent les parcs de jeux d’enfants pour envisager l’amélioration de la qualité de vie quotidienne.

Le second espace public naturellement perçu comme pouvant participer à l’amélioration de la qualité du quotidien répond à des cohérences territoriales et des exigences usuelles différentes. Les grands parcs, largement cités par les interviewés, correspondent en effet à des échelles de territoire élargies et s’inscrivent dans une dimension de pratiques moins habituelles. Nous quittons la sphère de la proximité et de la quotidienneté pour entrer davantage dans des logiques d’agglomération. Il s’agit néanmoins de préciser la particularité du territoire lyonnais qui compte en son sein plusieurs grands parcs urbains d’agglomération. Le caractère exceptionnel de ces dispositions peut, à cet égard, influer sur les représentations sociales et établir par conséquent un lien relativement direct entre la qualité de vie quotidienne et la présence de ces grands parcs. Plus de la moitié des habitants de Centre Croix-Rousse, 31% des interviewés de Montchat-Chambovet, 26% des résidants du Plateau de la Duchère et 24% des acteurs professionnels associent l’amélioration de la qualité de vie quotidienne à la présence de grands parcs urbains.

En cherchant à approfondir la nature de ces résultats, il apparaît clairement que ces perceptions s’imposent comme des priorités pour la qualité du quotidien. Les éléments de réponses qui se dégagent globalement de l’enquête correspondent en effet à des considérations majeures largement citées au premier rang d’importance.

Graphique III.38. Principaux espaces publics cités au premier rang d’importance :
Graphique III.38. Principaux espaces publics cités au premier rang d’importance :

© BARBARINO-SAULNIER Natalia, 2004.

La présence des espaces verts de proximité est ainsi évoquée au premier rang des préférences par plus de la moitié des professionnels (55%), par respectivement 37% des habitants des quartiers de Centre Croix-Rousse et du Plateau de la Duchère ainsi que par 30% des résidants de Montchat-Chambovet. Les grands parcs s’imposent comme une préférence de premier rang pour 39% des habitants de Centre Croix-Rousse, 22% des interviewés de Montchat-Chambovet, 20% des résidants du Plateau de la Duchère et 12% des acteurs professionnels. Les ludoparcs sont plus modestement placés au premier rang mais concernent néanmoins respectivement 15% des professionnels et des habitants du Plateau de la Duchère, 11% des résidants de Montchat-Chambovet mais seulement 2% des interrogés de Centre Croix-Rousse. Il convient enfin de préciser que pour 23% des habitants de Montchat-Chambovet et 11% des interrogés du Plateau de la Duchère aucun espace public n’est envisagé pour améliorer la qualité de vie quotidienne. Cette relative indifférence semble davantage être liée aux potentialités des quartiers qu’à un véritable déni de l’importance des espaces publics : le quartier de Montchat-Chambovet doit effectivement son nom à la présence du parc Chambovet et le quartier de Plateau de la Duchère compte en son sein plusieurs espaces verts.

Globalement ces premiers résultats permettent de déterminer les espaces publics subjectivement et consensuellement perçus comme pouvant améliorer la qualité de vie quotidienne. L’accord qui règne sur l’identification de ces trois espaces spécifiques occulte cependant des disparités perceptuelles concernant des sensibilités caractéristiques qui seront développées ultérieurement.