2.5. Ambiance de vie : quelques spécificités perceptuelles

L’analyse des résultats d’enquête a permis de mettre en évidence l’harmonie des réponses qui structure l’agréabilité des quartiers et le sentiment de bien-être autour de critères tels que la convivialité, le calme, la présence de commerces de proximité et la notion de tranquillité. Cet assentiment ne doit pas occulter les représentations spécifiques qui définissent autrement l’agréabilité des ambiances de vie et font état d’adéquations différentes entre le « bon vivre » et la qualité de vie quotidienne. Comme le montre le graphique ci-dessous, un certain nombre de réponses sont à la fois disparates et peu fédératrices d’un échantillon à l’autre.

Graphique III.53. Perception des caractéristiques qui définissent un quartier où il fait bon vivre :
Graphique III.53. Perception des caractéristiques qui définissent un quartier où il fait bon vivre :

© BARBARINO-SAULNIER Natalia, 2004.

La variété des fonctions urbaines, à savoir la coexistence sur un même territoire restreint d’espaces résidentiels, d’entreprises, de commerces, d’équipements, d’espaces publics,… est largement évoquée pour caractériser un quartier où il fait bon vivre. Pour 61% des acteurs professionnels, cette mixité fonctionnelle participe considérablement à l’agrément des ambiances de vie alors que les habitants y font très rarement référence.

À l’opposé de cette perception exclusivement professionnelle, s’impose une exigence plus sociétale. L’ensemble des habitants interrogés, dans des proportions certes dissemblables, évoque en effet la sécurité lorsqu’ils cherchent à définir les territoires où il fait bon vivre. 41% des habitants du Plateau de la Duchère, 15% des interviewés de Centre Croix-Rousse et 10% des résidants de Montchat-Chambovet considèrent ainsi que la sécurité cautionne l’agrément des bassins de vie. Cette perception n’est pas partagée par les acteurs professionnels qui ne l’intègrent pas spontanément dans leur système de références de la qualité des quartiers.

La structure urbaine s’impose comme un critère spécifique de qualité : 33% des acteurs professionnels et 22% des habitants de Centre Croix-Rousse s’accordent à penser que la beauté architecturale des quartiers d’habitation et le charme qui en résulte participent à la définition d’un quartier agréable à vivre. Cette perception singulière s’explique tout d’abord par la réceptivité accrue des professionnels pour la plupart sensibles à la forme et à la qualité urbaine. D’autre part, le quartier Centre Croix-Rousse, en tant que centre ancien, bénéficie d’une localisation résidentielle qui permet à ses habitants d’être plus réceptifs à la beauté des bâtiments et à la qualité architecturale qui les entourent.

La présence d’espaces verts largement évoquée à travers les espaces publics réinvestit les préoccupations de manière ciblée. 25% des habitants de Montchat-Chambovet et 17% des interviewés du Plateau de la Duchère leurs accordent un rôle dans l’agrément des quartiers d’habitation. Il ne s’agit que de la confirmation d’un élément précédemment jugé contributif à la qualité de vie quotidienne.

Nous pouvons enfin noter quelques spécificités supplémentaires : 27% des acteurs professionnels évoquent en effet la diversité sociale et culturelle et 22% des habitants de Centre Croix-Rousse désignent l’animation diurne des quartiers pour caractériser l’agrément des environnements.

L’analyse de ces spécificités perceptuelles permet ainsi de compléter notre vision des ambiances de vie jugées concourantes à l’agrément du quotidien et de comprendre, même partiellement, comment se construit la notion de qualité de vie.