2.2. De la sécurité du piéton à l’accidentologie

La sécurité du piéton s’est imposée comme un critère fondamental de la qualité de vie quotidienne. Pour évaluer quantitativement la sécurité du piéton, il est nécessaire de passer de la notion de « sécurité » à la notion « d’accident » ou « d’accidenté ». Cette interprétation certes limitée de l’information permet néanmoins de transformer le principe de sécurité en fait mesurable. La sécurité du piéton telle qu’elle a été subjectivement identifiée trouve sa traduction quantitative dans la fréquence, le nombre, la densité ou la gravité des accidents de la route constatés et recensés par les services compétents.

À la vue des résultas perceptuels, l’analyse aurait pu se concentrer uniquement sur les accidents de la circulation mettant en cause des piétons. Il est cependant apparu plus judicieux de porter un regard global sur le thème de la sécurité routière. La prise en considération de la sécurité du piéton pour la qualité de vie quotidienne symbolise moins la peur réelle de l’accident que le sentiment de dangerosité inhérent aux infrastructures routières ou aux déplacements piétonniers. Ayant exposé notre point de vue au responsable de la Direction de la Voirie du Grand Lyon et aux techniciens ayant la responsabilité de la gestion des accidents de la route, il est apparu pertinent de ne pas extraire l’analyse des accidents piétonniers du contexte général de l’accidentologie. Il a ainsi été jugé opportun d’élargir la problématique de la sécurité du piéton à celle de l’accidentologie.

L’appréhension du piéton, la sensation de danger et le sentiment d’insécurité générés par la traversée d’un passage piéton ou le franchissement d’un croisement s’expliquent largement par la dangerosité des voies ou des carrefours. Ces ressentis sont profondément alimentés par le nombre d’accidents mettant en cause des piétons. Ce type d’accident heurte bien évidemment la sensibilité et les consciences collectives. Seulement, le sentiment d’insécurité naît également d’une représentation plus large de la dangerosité des territoires. Un croisement caractérisé par une fréquence importante d’accidents graves ou non engendre dans la perception des individus un sentiment de crainte et d’inquiétude qui vient nourrir le sentiment de mise en danger. C’est pourquoi nous avons considéré que l’appréciation de la sécurité du piéton doit être mesurée par l’analyse des accidents mettant en cause des piétons mais ne peut faire abstraction de l’analyse globale de l’accidentologie. La distinction entre les accidents exclusivement automobiles et les accidents piétonniers affine l’analyse mais la considération de l’accidentologie dans son ensemble permet d’optimiser la perception citadine, d’élargir notre vision de la qualité de vie et de parfaire le diagnostic d’évaluation.