2.9. Les critères d’évaluation de l’ambiance de vie : entre confirmation et abandon

La qualité des ambiances de vie dépend à la fois de la convivialité qui caractérise le lien social des quartiers, du calme, de la présence de commerces de proximité et de la tranquillité. L’ensemble de ces éléments ne peut être intégré à l’évaluation de la qualité de vie quotidienne. Certes le calme des quartiers qui correspond davantage, au travers des représentations citadines et professionnelles, à la qualité des ambiances acoustiques et à l’absence de nuisances sonores est abordé grâce à l’étude spécifique menée sur le bruit. Celle-ci prend seulement en considération le bruit issu de la circulation automobile alors que le calme semble davantage s’étendre à la perception des ambiances urbaines.

La dimension commerciale des quartiers dont semble dépendre la qualité des ambiances de vie fait l’objet d’un développement spécifique et détaillé. Cette caractéristique de l’agrément des quartiers d’habitation a donc déjà été intégrée à l’évaluation de la qualité de vie quotidienne.

La tranquillité qui s’avère liée au sentiment de quiétude et de stabilité procuré par le sentiment de sécurité n’a que partiellement été abordé. Comme nous l’avons déjà expliqué, ce n’est pas le sentiment de sécurité lui-même que nous nous proposons d’examiner, puisque que celui-ci a été jugé non quantifiable, mais nous approchons cette problématique à travers les faits et les délits mesurables. Cette approche ne peut relater à elle seule la réalité délictueuse et encore moins retranscrire le sentiment de sécurité ou la sensation de tranquillité. Elle permet néanmoins de se baser sur le recensement de faits objectifs et quantifiables qui participent à la « tranquillité » du plus grand nombre.

L’essentiel de la qualité des ambiances de vie dépend de la qualité du lien social du quartier, de la sociabilité qui le caractérise, de la qualité des relations de voisinage et donc de la convivialité qui structure les relations interpersonnelles. Cet aspect fondamental qui donne corps à la qualité de vie quotidienne se place en rupture par rapport à la démarche d’évaluation de la qualité de vie. Loin de nier l’importance des phénomènes sociaux et l’impact que ceux-ci peuvent avoir pour la qualité du quotidien, nous sommes forcés de constater les limites de l’exercice de mesure de la qualité de vie. Cette dimension demeure subjective et ne peut connaître aucune traduction objective. Notre démarche se heurte ici à la limite de l’approche quantitative et nous oblige au sacrifice conscient d’un volet structurant de la qualité de vie.