3.2. Une originalité méthodologique

Comme nous l’avons expliqué, l’originalité de la démarche tient moins à la nature des résultats qu’à la manière dont ils ont été obtenus. Il convient ainsi de préciser le caractère circonstancié des résultats présentés. Il est ainsi nécessaire de prendre conscience de leurs limites. Les résultats produits correspondent ainsi à des critères particuliers et conjoncturels marqués par une temporalité spécifique et façonnés par un contexte géographique propre. Certes, ils correspondent aux critères jugés nécessaires à l’évaluation de la qualité de vie quotidienne mais ils caractérisent les perceptions de cette notion à un temps « t » et s’appliquent uniquement au cas lyonnais. L’ensemble de cette batterie d’indicateurs ne pourrait sans précaution être transposé à un autre contexte urbain. De plus, ils ne peuvent en aucun cas être considérés comme constants ou universels. Ces indicateurs sont par conséquent le reflet d’un système de représentations singulier. Les réflexions menées sur la notion de qualité de vie et les critères essentiels à sa mesure correspondent à des matériaux non réutilisables en l’état. Ils fournissent au contraire des préceptes de compréhension et d’évaluation de la qualité de vie marqués par leurs contextes temporel, actoriel et géographique.

L‘innovation de cette étude réside avant tout dans la mise à disposition à la fois d’une méthode d’approche de la qualité de vie et d’un mode d’identification des critères de sa mesure. Bien que les critères eux-mêmes ne puissent être réutilisés pour évaluer la qualité de vie quotidienne d’autres unités urbaines, la méthode est quant à elle reproductible. Les résultats obtenus ne sont certes pas négligeables puisqu’ils permettent d’asseoir le diagnostic urbain de la qualité de vie lyonnaise mais l’intérêt fondamental de cette recherche tient à sa capacité à résoudre un problème complexe. Elle apporte la preuve que la notion de qualité de vie est une préoccupation majeure et démontre qu’une méthode adaptée permet de dépasser la diversité de cette notion au profit d’une vision consensuelle et partagée. Cette construction méthodologique correspond ainsi à la véritable avancée de nos travaux de recherche. Elle aura permis de s’interroger autrement sur la qualité de vie et de tendre vers l’identification de critères pertinents et justifiables pour mener à bien son évaluation.

Au delà du caractère contextuel des résultats critériologiques et de la possible reproductibilité de leur méthode d’obtention, il convient à présent d’entrer dans la réalisation du diagnostic urbain et de donner corps à l’évaluation de la qualité de vie quotidienne des lyonnais. Pour ce faire, la quatrième partie propose l’étude précise de chacun des critères identifiés permettant ainsi l’analyse des disparités intra-urbaines de la qualité de vie quotidienne du territoire lyonnais.