3.1.1. Répartition du nombre d’accidents de la circulation

La carte IV.6. montre un important déséquilibre territorial quant à l’exposition au risque de la route. Globalement, le centre urbain et son extension en rive gauche sont les sites les plus exposés aux accidents de la circulation. Les secteurs sud et est de la commune ainsi que les centralités plus secondaires connaissant une situation intermédiaire, alors que l’ouest semble plus préservé des phénomènes accidentogènes.

Au regard de la répartition spatiale des accidents de la circulation recensés en trois ans, un certain nombre d’axes structurants de la ville affichent de tristes records. Les bâtiments longeant les quais du Docteur Gailleton et Jules Courmont , puis le secteur bâti situé entre le quai Jean Moulin et la rue de la Bourse ainsi que le vaste secteur traversant la Presqu’île de part et d’autre de la rue Grenette (2ème arrondissement) déplorent plus de 12 accidents. L’extension du centre ville sur le secteur de Saint-Jean n’est pas épargnée pas les phénomènes accidentogènes. Le quartier ancien de Saint-Jean ainsi que quelques bâtiments de Saint-Paul et Saint-Georges comptent pour la plupart entre 7 et plus de 12 accidents de la route.

En rive gauche de nombreux axes ou intersections sont particulièrement accidentogènes et comptabilisent par conséquent plus de 12 accidents. Trois types d’axes se distinguent : les grandes radiales de circulation est/ouest, celles qui structurent les déplacements du nord au sud ainsi que des secteurs plus ponctuels correspondant à des zones où le risque d’accidents est considérable mais spatialement limité à des carrefours de circulation.

Carte IV-6 : Nombre d'accidents de la circulation au voisinage des bâtiments.
Carte IV-6 : Nombre d'accidents de la circulation au voisinage des bâtiments.

Le nombre de grandes voies pénétrantes est/ouest concernées est considérable.

Il s’agit :

  • du cours Franklin Roosevelt et son extension sur le cours Richard Vitton (6ème arrondissement). Les intersections avec les rues Vendôme, Créqui, Duguesclin et surtout Garibaldi sont particulièrement accidentogènes ;
  • du cours La Fayette (en limite des 3ème et 6ème arrondissements) et notamment au niveau de l’avenue du Maréchal de Saxe, du secteur de la Part-Dieu et de l’avenue Thiers ;
  • du cours Gambetta (limite entre les 3ème et 7ème arrondissements) avec deux secteurs surexposé entre les places Gabriel Péri et Victor Basch et au niveau de la rue Victorien Sardou ;
  • du boulevard Marius Vivier Merle où les bâtiments situés au sud de la Part-Dieu souffrent d’une large exposition ;
  • du début de la Grande rue de la Guillotière (7ème arrondissement) de la place Gabriel Péri à l’avenue Félix Faure.

De nombreuses voies traversantes du nord au sud sont également à signaler. C’est le cas de :

  • l’avenue Maréchal de Saxe (commun aux 6ème et 3ème arrondissements) qui concentre entre 7 et plus de 12 accidents sur l’essentiel de son tracé ;
  • du début de l’avenue Jean Jaurès (7ème arrondissement) essentiellement du cours Gambetta à la rue de la Thibaudière puis lors de son intersection avec la rue de l’Université identifiant ainsi de vastes secteurs exposés à plus de 12 accidents de la route ;
  • du large secteur bâti au sud de la rue Félix Faure (3ème arrondissement).

D’autres secteurs de taille variable s’individualisent également. Il convient tout d’abord d’indiquer que de nombreux bâtiments répartis du sud de l’avenue Berthelot à la rue Chevreul (7ème arrondissement) sont particulièrement soumis au risque : de 7 à plus de 12 accidents déplorés. Certaines intersections se démarquent ensuite par leur caractère accidentogène. Bien que spatialement plus réduites, ces zones de franchissement n’en sont pas moins dangereuses. C’est le cas du carrefour entre le quai de Serbie et la rue Duquesne, du bâtiment du lycée du Parc, du croisement entre la rue Juliette Récamier et l’avenue Thiers et quelques bâtiments proche de la place Jules Ferry (6ème arrondissement). Plus au sud, nous pouvons citer l’intersection entre l’avenue Maréchal de Saxe et la rue Paul Bert (3ème arrondissement) et le croisement entre la grande rue de la Guillotière et la rue Garibaldi (7ème arrondissement).

Au-delà de ces points noirs centraux marqués par une accidentologie sévère, les accidents de la circulation touchent également des secteurs et des axes plus secondaires. À cet égard, nous pouvons citer les bâtiments du centre de Vaise, de part et d’autre de la Grande rue de Vaise, des rues Marietton et Roquette ainsi que ceux le long du quai Jayr au niveau de la rue Masaryk (9ème arrondissement) qui déplorent plus de 12 accidents de la route. Le secteur du centre de la Croix-Roussse entre le boulevard de la Croix-Rousse et le boulevard des Canuts, l’intersection entre la rue Bony et la rue Chazière ainsi que la sortie du tunnel de la Croix-Rousse (4ème arrondissement) comptabilisent plus de 12 accidents de la circulation. Plus à l’est, l’avenue Lacassagne (3ème arrondissement) s’impose comme un axe accidentogène essentiellement au niveau du croisement avec l’avenue Félix Faure où plus de 12 accidents ont eu lieu. Ce phénomène affecte également les bâtiments de part et d’autre du cours Albert Thomas (limite entre les 3ème et 8ème arrondissements) principalement au niveau de secteur de Monplaisir, de l’avenue Berthelot et dans son prolongement de l’avenue Jean Mermoz (8ème arrondissement) ainsi que ceux répartis le long du boulevard des Etats-Unis (8ème arrondissement).

Au sud de la commune, l’intersection entre la rue de Gerland et la rue Pierre Sémard située derrière la gare de marchandises de la Guillotière et celle entre l’avenue Debourg et la rue Marcel Mérieux (7ème arrondissement) sont le lieu de plus de 12 accidents de la route. C’est également le cas de l’avenue Tony Garnier, du boulevard Chambaud de la Bruyère (sud du 7ème arrondissement), de la route de Vienne, de la rue Paul Santy (8ème arrondissement) et d’une large part des bâtiments au sud de Perrache (2ème arrondissement).

Comme le montre l’analyse de la répartition spatiale des accidents de la route, rares sont les territoires épargnés par le phénomène. Bien qu’un gardian aggravant semble marquer le centre de la Presqu’île et la rive gauche du Rhône et que l’accidentologie apparaît plus prégnante à l’est qu’à l’ouest de la commune, seul le secteur essentiellement résidentiel du Point du Jour (5ème arrondissement) et les abords du 9ème arrondissement sont épargnés. Quelques bâtiments de ces secteurs connaissent entre 1 et 3 accidents (avec quelques intersections plus accidentogènes marquées par 4 à 6 accidents) alors que la majorité d’entre eux sont le témoin d’aucun accident. Dans une moindre mesure, le large secteur de la Croix-Rousse, du plateau (4èma arrondissement) aux pentes (1er arrondissement), hormis les intersections préalablement évoquées, s’impose comme peu accidentogène (entre 1 et 3 accidents de circulation).

À l’est de la ville de Lyon, les secteurs préservés du risque de la route sont peu nombreux et spatialement limités. Il s’agit du secteur de la Mouche (7ème arrondissement) et des secteurs résidentiels de Montchat-Chambovet (3ème arrondissement), de Monplaisir et de Paul Santy (8ème arrondissement).

Finalement, bien que les accidents de la circulation soient indéniablement liés aux phénomènes urbains, il convient de préciser que ceux-ci demeurent spatialement discriminants. Affectant davantage le centre de la ville et les secteurs d’attractivité avérés (6ème arrondissement, Part-Dieu, Guillotière ou Jean Jaurès) ou de déplacements (voies de sortie d’agglomération ou secteurs de transits de marchandises comme le sud des 2ème et 7ème arrondissements) en faveur des zones à la fois plus périphériques et résidentielles, le nombre d’accidents déplorés sur l’ensemble du territoire lyonnais demeure néanmoins considérable. Les phénomènes accidentogènes façonnent de manière préoccupante les infrastructures routières de la commune. Par la mise en danger des habitants lors de déplacements quotidiens, les accidents de la circulation affectent considérablement la qualité des cadres de vie des lyonnais.