3.1.2. Densité des accidentés de la circulation

Cette deuxième représentation cartographique opère un changement fondamental dans l’analyse de l’accidentologie. Après avoir discuté de la répartition géographique des accidents, la carte IV.7. présente la répartition de l’ensemble des accidentés de la route sur la même période (trois années de références, de 1998 à 2000). Nous passons alors de la considération des « objets accidents » à l’étude de l’impact humain de l’insécurité routière. Cette carte montre tout d’abord que les accidents de la circulation sont plus nombreux que les accidentés impliqués. Elle témoigne ensuite de la pérennité des logiques de répartition évoquées pour les accidents : la majorité des accidentés est a déploré dans le centre et en rive gauche du Rhône.

Humainement, la presqu’île est particulièrement touchée. Globalement, les bâtiments de l’hypercentre déplorent entre 2 et plus de 8 accidentés. Les quais du Rhône correspondent ainsi à de véritables points noirs. Les secteurs le long des quais du Docteur Gailleton et Jules Courmont (2ème arrondissement) comptent plus de 8 accidentés. C’est également le cas des bâtiments situés de part et d’autre de la rue Grenette et ceux à l’intersection du quai Tilsitt et de la rue Alphonse Fochier (au sud de la place Bellecour). Il semble important de signaler que les zones pourtant piétonnes du centre ville n’échappent pas aux phénomènes accidentogènes. Les bâtiments de part et d’autre de la rue de la République, ceux situés sur l’ensemble de la trame piétonne qui lui est attenante (rue Pizay, rue de l’Arbre Sec, rue Neuve, …) ainsi que ceux du secteur proche de la rue Mercière affichent une densité de 4 à plus de 8 accidentés.

Carte IV-7 : densité des accidentés de la circulation au voisinage des bâtiments
Carte IV-7 : densité des accidentés de la circulation au voisinage des bâtiments

En rive gauche du Rhône, les bâtiments les plus exposés en termes de dommages corporels sont :

Les dommages corporels ne se cantonnent pas aux secteurs centraux de la ville, ils affectent également des pôles plus secondaires. C’est le cas du large centre de Vaise (9ème arrondissement) qui s’étend de la rue Masaryk à la rue Saint-Pierre de Vaise en passant par la rue Marietton qui déplore entre 4 et 8 accidentés. Les bâtiments situés dans les zones d’intersection avec le quai Jayr sont plus exposés et comptent plus de 8 accidentés de la route. Les bâtiments de part et d’autre du boulevard de la Croix-Rousse au niveau du croisement avec le boulevard des Canuts font sont également le lieu de dommages importants (de 4 à 8 accidentés). L’ouest de la Croix-Rousse est de plus frappé par les accidentés du tunnel routier de la Croix-Rousse (entre 4 et plus de 8 accidentés). Certains axes et intersections se révèlent également accidentogènes :

Finalement, comme le montre cette carte, rares sont les bâtiments de la ville de Lyon qui peuvent se vanter de ne compter aucun accidenté au sein de leur unité de voisinage. Ces entités privilégiées par leur éloignement au risque de la circulation sont essentiellement regroupées à l’ouest de la commune où ils forment un tissu interstitiel alors qu’à l’est il s’agit d’éléments plus isolés et spatialement disséminés. Les bâtiments du reste du territoire lyonnais affichent ainsi une accidentologie non nulle et comptent par conséquent des densités de moins de 1 à 2 accidentés.