3.2.1. Indicateur de gravité de l’ensemble des accidents de la circulation

La carte IV.10. présente l’indice de gravité de l’ensemble des accidents de la circulation au voisinage des bâtiments de la ville de Lyon. Cette représentation cartographique met en évidence deux informations cruciales. Tout d’abord, les accidents graves restent globalement peu nombreux. Puis, les territoires les plus accidentogènes au regard du nombre d’accidents et de la densité d’accidentés ne sont au contraire pas les plus mortels.

Carte IV-10 : indice de gravité des accidents de la circulation au voisinage des bâtiments
Carte IV-10 : indice de gravité des accidents de la circulation au voisinage des bâtiments

Alors que l’hypercentre et la rive gauche du Rhône concentrent le nombre d’accidents et par conséquent accumulent les densités d’accidentés les plus conséquentes, c’est précisément sur ces territoires que les accidents sont les moins graves. Ce sont sur les franges de la commune que les accidents de la route ont des conséquences dramatiques. Quelques intersections accidentogènes situées à l’est, ou nord mais surtout à l’est accusent en effet un indice de gravité des plus importants. À l’ouest, le croisement entre la rue du Commandant Charcot et la rue du Docteur Albéric Pont ainsi que l’intersection entre la rue Joliot Curie et l’avenue de Ménival (au niveau du parc de Ménival, 5ème arrondissement) présentent un indice de gravité supérieur à 70. À cela s’ajoutent deux secteurs accidentogènes. Il s’agit des bâtiments autour de la place Henri Barbusse, situés entre la Grande rue de Saint Rambert et le quai Raoul Carrié (9ème arrondissement) et ceux situés en aval du quai Fulchiron (au niveau de la rue de la Quarantaine, 5ème arrondissement) dont l’indice de gravité est également de plus de 70.

La Croix-Rousse déplore ensuite la présence d’intersections dangereuses. La rue Dangon au niveau de la place Picard, les bâtiments situés entre la Grande rue de la Croix-Rousse et la rue du Mail (au nord de la place de la Croix-Rousse, 4ème arrondissement), l’intersection entre la Grande rue de la Croix-Rousse, le boulevard de la Croix-Rousse et la rue Vaucanson, puis le croisement entre le boulevard de la Croix-Rousse et la rue de la Tourette au niveau de la place Edouard Millaud (4ème arrondissement) présentent un indice de gravité dont la valeur est comprise entre 20 et plus de 70.

C’est alors à l’est de la commune, au-delà de la rupture opérée par les boulevards urbains et les voies ferrées, que les accidents de la circulation sont à la fois les plus graves et plus nombreux. Plus d’une quinzaine d’intersections déplorent ainsi des accidents de la route aux dommages corporels lourds. L’intersection entre les rues du Docteur Rebate, Feuillat et l’avenue Lacassagne (3ème arrondissement), le carrefour entre le boulevard Pinel et la rue de Trarieux (3ème arrondissement, en limite de la commune de Bron) ainsi que les bâtiments localisés entre les rues de Trarieux, Coignet et l’avenue Lacassagne se caractérisent par un indice de gravité d’une valeur comprise entre 30 et plus de 70. La situation se dégrade davantage au sud de Lyon sur une large part du territoire du 8ème arrondissement. Les secteurs du Grand Trou, des Etats-Unis, les bâtiments répartis de part et d’autre de la rue Pierre Delore, ceux proche de la rue Marius Berliet (après l’Université Jean Moulin), le secteur Monplaisir / Lumière, de part et d’autre du boulevard Jean XXIII, les vastes secteurs de Laënnec et de Mermoz accusent un indice de gravité (de 30 à plus de 70). De nombreuses intersections, certes moins meurtrières, mais dont l’indice de gravité varie tout de même entre10 et 70, ponctuent ensuite l’ensemble de ce secteur est.

La gravité des accidents de la route semble ainsi inversement proportionnelle à leur densité. Pour preuve, comparativement à la masse des accidents et accidentés qu’elle déplore, la Presqu’île compte peu d’accidents graves. Principalement situés sur les quais du Rhône, aux abords de la place Bellecour et de part et d’autre de la rue de la République (secteur piétonnier au sud de l’Opéra de Lyon), les bâtiments en proies à l’insécurité routière déplorent des indices de gravité plus relatifs (inférieur à 10 à 30 pour l’essentiel, avec quelques rares unités entre 30 et 70).

La rive gauche présente une situation plus intermédiaire. Ce territoire ne peut nier son caractère accidentogène. Les accidents graves y sont nombreux essentiellement localisés entre les rues Duquesne et du Commandant Faurax (au nord du 6ème arrondissement), à l’intersection entre le boulevard des Belges et les rue Duquesne et Montgolfier, le long de la rue Garibaldi (traversant les 6ème, 3ème et 7ème arrondissements) mais aussi au niveau des Brotteaux, du vaste secteur de la Part-Dieu, du cours de la Liberté (3ème arrondissement), de la place Gabriel Péri (limite entre les 3ème et 7ème arrondissement), de l’avenue Jean Jaurès, de l’avenue Berthelot, entre la rue Raulin et l’avenue Jean Jaurès (7ème arrondissement) et du vaste secteur de part et d’autre du cours Gambetta proche de la place Bir Hakeim (limite entre les 3ème et 7ème arrondissement). Cependant, bien que graves, les accidents situés en rive gauche le sont moins qu’en « périphérie » de la ville. La valeur des indices de gravité des intersections incriminées est ici plus relative (de moins de 10 à 30). Seuls quelques bâtiments déplorent un indice de gravité de 30 à 70.

Finalement, l’analyse de l’accidentologie menée à la fois au travers de la spatialisation des accidents, des accidentés et de l’indice de gravité démontre que la densité des accidents est inversement proportionnelle à la gravité des phénomènes. C’est au sein des territoires où les accidents sont les moins nombreux qu’ils sont les plus graves. Le centre de la ville correspond ainsi à un secteur où le nombre d’accidents de la circulation et de blessés légers est considérable mais pour lequel le préjudice essentiel demeure les dommages matériels. L’est de la commune s’impose au contraire comme un secteur plus mortel où même si les accidents et les accidentés sont moins nombreux, les dommages corporels sont nettement plus dramatiques.