3.1.3. Le commerce non alimentaire et les services de proximité

Comme l’illustre la carte IV.15., la répartition géographique des commerces non alimentaires et des services de proximité vient conforter la logique précédemment décrite de polarisation des grands bassins commerciaux existants. Bien que les commerces non alimentaires et les services de proximité constituent une offre conséquente, leur distribution géographique n’est pas pour autant homogène mais suit au contraire le renforcement des centralités préexistantes. Les bassins commerçants avérés tels que la Presqu’île, le centre de la Croix-Rousse et la rive gauche du Rhône affichent une disponibilité des commerces non alimentaires et des services de proximité particulièrement dense (plus de 30 établissements) alors que les territoires caractérisés à la fois par une population moins importante et un dynamisme commercial moins soutenu accusent un certain retard.

L’activité commerciale semble ainsi fonctionner de manière grégaire. L’afflux de population génère une offre tout d’abord basique puis permet une offre plus spécialisée. En fonction de la répartition de sa population, le territoire se développe dans un premier temps autour des « fonctions primaires » de l’offre alimentaire pour ensuite répondre à une demande de commerces ou de services plus spécifiques. La géographie du commerce non alimentaire et des services de proximité vient alors renforcer le dynamisme de l’offre commerciale alimentaire en s’inscrivant dans les mêmes logiques de regroupement.

Les polarités centralisant l’offre non alimentaire correspondent ainsi au centre historique de la Presqu’île (de la place Carnot du 2ème arrondissement à la place des Terreaux dans le 1er arrondissement), au centre de la Croix-Rousse, à l’axe névralgique du cours Franklin Roosevelt et dans sa continuité le cours Richard Vitton (6èmearrondissement), au centre de la Part-Dieu (de part et d’autre du cours La Fayette entre les 3ème et 6ème arrondissements), à la zone du croisement du cours La Fayette et de l’avenue Maréchal de Saxe (entre les 3ème et 6ème arrondissements), au secteur attractif le long du cours Gambetta, de l’avenue Jean Jaurès et de l’avenue du Maréchal de Saxe (en limite des 3ème et 7ème arrondissements), au secteur de Monplaisir (le long du cours Albert Thomas) et de part et d’autre de l’avenue des Frères Lumière (8ème arrondissement), puis correspondent aux pôles plus limités de Vaise (9ème arrondissement) et de la place Jean Macé (7ème arrondissement).

Carte IV-15 : le commerce non alimentaire et les services de proximité au voisinage des bâtiments
Carte IV-15 : le commerce non alimentaire et les services de proximité au voisinage des bâtiments

À cette répartition polarisée s’ajoute des cœurs de quartier où l’offre non alimentaire de proximité subsiste. Il s’agit de centres précédemment évoqués comme celui du Point du Jour (5ème arrondissement), du cours Charlemagne (2ème arrondissement), de la place du 11 Novembre 1918 de part et d’autre de l’avenue Jean Mermoz (8ème arrondissement) ou proches du cours du Docteur Long (3ème arrondissement). De nouveaux petits bassins d’approvisionnement apparaissent également comme le secteur de la Sauvegarde (9ème arrondissement), le secteur proche de la rue des Docteurs Cordier Berlioz (au nord du 9ème arrondissement) et de part et d’autre de la rue Marcel Mérieux (au sud du 7ème arrondissement).

Le reste de l’armature urbaine bénéficie d’un maillage peu dense mais assez homogène mettant à disposition d’une très grande majorité du territoire une offre de commerces non alimentaire et de services de proximité limitée à moins de 5 établissements. À la différence de la répartition des commerces alimentaires de détail et des petites ou moyennes surfaces alimentaires qui exclue un nombre considérable de bâtiments de l’offre alimentaire de proximité, rares sont ceux qui ne bénéficient pas, au sein de leur voisinage, de commerces non alimentaires et de services liés à la personne.

Cette disparité territoriale de l’offre non alimentaire et de services quotidiens vient donc renforcer les bassins d’approvisionnement alimentaire des centralités avérées en confortant leur rôle. En appui au dynamisme démographique, le commerce semble ainsi générer le commerce par sa densification et sa diversification.