3.2.1. Répartition des commerces et des services de proximité

Comme le montre la carte IV.17., la répartition globale des commerces et des services de proximité met en évidence l’existence de deux grands pôles urbains : la Presqu’île marquée par l’importance de son offre commerciale et le secteur Rive gauche plus hétérogène où la Part-Dieu se montre particulièrement attractive. À cette organisation bipolaire de l’offre commerciale, s’ajoute des centralités plus secondaires qui structurent le reste du territoire et constituent des bassins d’approvisionnement de proximité.

Nous distinguons ainsi le secteur de la Presqu’île qui s’apparente à un véritable pôle d’agglomération où l’offre alimentaire est largement complétée par la présence de commerces plus spécifiques et de services de proximité. Le cœur de la Presqu’île compte en effet entre 30 et 100 points de vente ou établissements répartis sur une large part de son territoire (de la place Carnot à la place des Terreaux) auquel se greffe la zone spécifique du quai Saint-Antoine et son important marché qui élève l’offre commerciale des bâtiments qui lui sont proches à plus de 100 points de vente. Ce pôle rayonne ainsi sur l’ensemble du territoire lyonnais et même au-delà. Il permet de satisfaire les besoins locaux de la population résidente en répondant à une logique de proximité tout en exerçant une attractivité qui dépasse considérablement les besoins immédiats et le simple bassin de vie qui l’abrite.

Carte IV-17 : répartition des commerces et des services de proximité au voisinage des bâtiments
Carte IV-17 : répartition des commerces et des services de proximité au voisinage des bâtiments

Le bassin de la Croix-Rousse s’impose également comme un centre attractif mais celui-ci reste le seul qui allie à la fois une offre alimentaire considérable, des disponibilités importantes en commerces spécialisés et en services, un marché particulièrement dynamique tout en restant un centre de quartier « à taille humaine »126. L’ensemble des besoins quotidiens peut en effet trouver satisfaction sur place sans que l’emprise commerciale de celui-ci remette en cause sa fonction locale et son attraction inter-quartier. Les disponibilités commerciales du centre de la Croix-Rousse structurées à la fois autour de la Grande rue de la Croix-Rousse et de son boulevard en font donc un pôle secondaire développé sans compromettre son rôle de bassin de proximité et d’approvisionnement quotidien.

Le secteur de la rive gauche du Rhône apparaît comme un ensemble plus hétérogène. Il se structure autour de deux grands pôles répondant aux besoins de proximité alors que celui de la Part Dieu s’inscrit dans une logique de double attractivité (rôle structurant et rôle de proximité). Au nord, la Rive gauche se compose tout d’abord du bassin Saxe/Roosevelt/Vitton/Brotteaux où l’offre alimentaire de détail est suppléée par une offre spécialisée considérable. Ce bassin d’approvisionnement constitue ainsi une vaste zone de chalandise de 30 à 100 établissements ou points de vente pouvant répondre aux besoins de proximité des habitants.

Au centre de la rive gauche, le secteur de la Part-Dieu symbolise ensuite le second centre urbain lyonnais. À l’image de la Presqu’île, la Part-Dieu correspond à un pôle d’agglomération servant à la fois les besoins locaux de proximité alors que ces disponibilités alimentaires et spécialisées en font un secteur important d’approvisionnement mettant à disposition des habitants des quartiers voisins, de la ville ou de l’agglomération une offre de 30 à 100 établissements ou points de vente.

Le bassin Saxe/Gambetta/Guillotière/Jean Jaurès et son extension au sud jusqu’à la place Jean Macé (7ème arrondissement) constituent enfin le troisième pôle de la Rive Gauche. Ce territoire parfois discontinu est commercialement attractif. L’offre alimentaire de détail y est conséquente, la présence de petites et moyennes surfaces alimentaires significative, complétée par une offre spécialisée caractéristique et la présence du marché de la place Saint-Louis. Au total, les bâtiments proches de ce bassin d’approvisionnement disposent d’une disponibilité de 15 à 100 points de vente ou établissements. Ce pôle de proximité en assurant la desserte de produits de première nécessité qu’ils soient alimentaires ou non alimentaires, traditionnels ou spécialisés (offre spécifique en commerce asiatique au début de la Grande rue de la Guillotière, par exemple) permet de répondre aux besoins immédiats de la population sur place.

Parallèlement à cette organisation polaire de l’activité commerciale, des centralités à la fois plus secondaires et diffuses structurent le reste du territoire lyonnais. Le centre de Vaise (9ème arrondissement), le secteur de Monplaisir (8ème arrondissement) sont les pôles de proximité les plus significatifs mais ils sont nombreux à l’est comme à l’ouest à proposer une offre de produits souvent banaux. Ils assurent très localement la desserte de produits à dominante alimentaire et permettent par conséquent de répondre à des besoins de première nécessité.

Compte tenu de la disparité de la couverture commerciale lyonnaise et de la répartition du nombre de commerces et de services de proximité sur l’ensemble du territoire, il s’agit à présent de qualifier la nature de l’offre en fonction de sa diversité.

Notes
126.

Grand Lyon, Chambre de Commerce et de l’Industrie de Lyon, Conseil Général du Rhône, 2004, « SDUC. Vers un Schéma d’Implantation et de Développement Commercial 2004-2010 ». 37 pages.