3.3 Pour une analyse composite des potentialités commerciales de la ville de Lyon

La carte IV.19. représente l’ensemble des potentialités commerciales des bassins de vie lyonnais. Cette carte de synthèse a été construite à partir de l’importance de l’offre de commerces et de services de proximité (nombre de commerces d’alimentation de détail, de commerces d’alimentation générale, de commerces et services non alimentaires et nombre moyen d’exposants par linéaires de marché) et de la diversité de la couverture commerciale enregistrée par les unités de voisinage de chaque bâtiment habité. Cette représentation cartographique traduit l’ensemble de ces critères en « niveau » de potentialité commerciale. La légende de la carte se structure ainsi autour de 5 classes :

La classification des valeurs obtenues a été construite de la manière suivante. Sur l’ensemble de la population statistique, les valeurs extrêmes de l’indice ont été exclues (2,5% de la population dont l’indice était le plus fort et 2,5% de la population dont l’indice était le plus faible). Comme les ex-aequo étaient fort nombreux, nous avons choisi d’exclure tous les objets concernés. Ensuite, l’intervalle des valeurs restantes a été divisé en 5 classes et les objets initialement exclus ont été réintégrés dans les classes inférieure et supérieure. Cette méthode de classification permet de conserver la simplicité de l’approche par l’usage de classe de même amplitude tout en s’affranchissant des effets indésirables dus aux valeurs extrêmes.

Carte IV-19 : commerces et services de proximité
Carte IV-19 : commerces et services de proximité

Globalement, cette représentation cartographique met en évidence une forte concentration des potentialités commerciales au centre de la ville : le bassin de la Presqu’île, le centre de la Croix-Rousse et le secteur de la rive gauche affichent de très bonnes potentialités commerciales. Ces territoires centraux peuvent prétendre à une forte attractivité grâce à une offre dense, concentrée et diversifiée ; mais au-delà de ces limites, la tendance s’inverse rapidement.

Les cœurs de quartier particulièrement attractifs sont globalement peu nombreux, seuls 5% des bâtiments habités de la ville de Lyon bénéficient ainsi d’indéniables atouts commerciaux. Ces pôles sont très largement intégrés aux grands bassins commerciaux préalablement identifiés, à savoir le centre de la Croix-Rousse, la Presqu’île et le secteur de la rive gauche du Rhône. À ces pôles d’attraction avérés, s’ajoutent quelques rares pôles secondaires tels que Vaise (9ème arrondissement), Saint-Just, la zone piétonne du Vieux Lyon (5ème arrondissement), le cours Charlemagne (2ème arrondissement), le sud de Gerland (7ème arrondissement) et les centres de quartiers plus nombreux de l’est de la commune (comme par exemple les secteurs de Villette ou de Monplaisir). Structurant à la fois le territoire central en larges bassins d’approvisionnement où l’offre est dense et diversifiée et des cœurs de quartier pouvant répondre aux besoins immédiats de proximité, ces atouts commerciaux restent le privilège de territoires ciblés et limités. Comme l’illustre le graphique ci-dessous, moins d’un cinquième des bâtiments habités sont localisés dans un cadre de vie satisfaisant au regard de leurs potentialités commerciales. Les territoires interstitiels ne concernent qu’une faible partie des bâtiments habités : 15% d’entre eux bénéficient de potentialités commerciales intermédiaires.

Graphique IV.3. Potentialités commerciales : répartition des bâtiments habités
Graphique IV.3. Potentialités commerciales : répartition des bâtiments habités

Cette représentation cartographique met en lumière le phénomène marquant d’une profonde pénurie commerciale. Plus de la moitié du territoire lyonnais est affectée par la faiblesse de ses potentialités commerciales. 17% des bâtiments habités sont en effet marqués par la défaillance de leur dynamisme commercial alors que celui-ci fait singulièrement défaut à 48% d’entre eux.

Cette cartographie met ainsi en évidence la déficience de la couverture commerciale lyonnaise marquée par l’insuffisance des petits commerçants, des commerces d’alimentation générale, des commerces non alimentaires, des services de proximité et des marchés forains d’alimentation. La qualité et la diversité de l’offre susceptibles de répondre aux attentes des habitants ne sont pas assurées partout. L’approvisionnement sur place et la possibilité de trouver une réponse immédiate aux besoins quotidiens demeurent des privilèges.

Finalement, cette représentation cartographique, à travers l’analyse du dynamisme commercial de l’espace lyonnais, permet de hiérarchiser la « capacité de réponse » des cadres de vie. En fonction du nombre de commerces et de services dont ils disposent, de leur dynamisme et de leur attractivité, il s’agit de mesurer leur aptitude à satisfaire les besoins de la vie quotidienne en matière d’approvisionnement immédiat. Cette classification permet alors de mettre en évidence de profondes disparités territoriales et participe ainsi à l’axiomatisation de la qualité de vie quotidienne des lyonnais et à la construction de sa représentation.