3.1. L’exposition théorique au bruit

La carte de l’exposition théorique au bruit apparaît comme une évaluation quantitative, brute et objective du bruit subit par les lyonnais en fonction de leurs lieux de vie. Elle s’appuie sur le réseau des voies de la ville de Lyon classées selon le niveau de leur exposition au bruit évaluée en nombre de décibels. Cette information étant issue du « classement sonore des infrastructures de transports terrestres » de l’arrêté du 30 mai 1996, la répartition des classes de valeurs n’a pu être laissée au hasard. C’est pourquoi, par souci de cohérence et de rationalité, nous avons repris les cinq classes réglementaires qui induisent des secteurs affectés par le bruit, de part et d’autre des infrastructures, dont les largeurs sont spécifiées par la loi et qui impliquent par conséquent des dispositions et réglementations d’insonorisation particulières. Cependant, les traitements permettant la réalisation de cette cartographie ne se sont pas limités à l’utilisation du classement sonore en cinq classes mais ils se sont basés sur les valeurs propres issues des modèles, au décibel près.

D’une manière générale, la carte IV.20. permet de hiérarchiser les tronçons en identifiant les voies les plus grandement exposées à la nuisance sonore (entre 77dB et plus de 81 dB), les axes plus secondaires soumis à un bruit caractéristique des boulevards urbains ou des voies de desserte (de 71 à 76dB) et des zones moins confrontées au bruit comme les cœurs d’îlots (à partir de 70dB et moins).

Carte IV - 20 : expositiion théorique au bruit de la circulation automobile
Carte IV - 20 : expositiion théorique au bruit de la circulation automobile

Cette carte montre que le centre de la ville de Lyon symbolisé par sa Presqu’île subit une exposition théorique au bruit très importante. Epargnant le cœur d’îlot d’Ainay et les bâtiments proches des voies piétonnes, l’ensemble du 2ème arrondissement et la partie sud du 1er arrondissement affichent des niveaux sonores record. Il en est de même pour certains centres urbains d’habitation ou d’affaire : comme par exemple le centre névralgique de la Croix-Rousse entre la Grande Rue de la Croix-Rousse et la rue Dumont d’Urville, le centre de Vaise (9ème arrondissement) mais aussi le bassin d’activité tertiaire du 3ème arrondissement réparti du quai Victor Augagneur au boulevard Marius Vivier Merle regroupant la Préfecture, le nouveau Palais de Justice, la mairie du 3ème arrondissement, la Cité Administrative d’Etat, la Communauté Urbaine, EDF, le centre commercial de la Part-Dieu,…

Au delà de cette connaissance à la fois linéaire et ponctuelle de l’exposition, cette cartographie fine de l’information permet de représenter les phénomènes de multiexposition sonore au carrefour des voies de circulation. C’est le cas par exemple au carrefour de la rue Garibaldi et du cours Richard Vitton (6ème arrondissement), des croisements de la Grande rue de la Guillotière avec l’avenue Félix Faure et la rue de Créqui (7ème arrondissement).

Cependant, cette représentation cartographique comporte un biais relativement gênant pour l’interprétation. Elle tient en effet compte de l’effet de volume des bâtiments sur lesquels s’appuie l’exploitation. L’information des niveaux sonores étant localisée sur la surface du bâti, le poids des grands empiétements semble être surreprésenté. C’est par exemple le cas du centre commercial de la Part-Dieu ou de gros bâtiments industriels. Cette projection du phénomène amplifiée par la nature du bâti est d’autant plus préjudiciable qu’elle concerne, dans la majorité des cas, des bâtiments non habités. Afin de rendre compte de la qualité des espaces de vie et par la même de s’approcher de l’analyse de la qualité de vie quotidienne, cette représentation de l’exposition théorique au bruit doit être complétée par la caractérisation des environnements urbains sonores s’appuyant uniquement sur l’évaluation des cadres de vie lyonnais.