2.2. Calcul des émissions polluantes d’origine routières

Pour mener à bien les calculs des émissions polluantes, un certain nombre de choix et d’arbitrage ont été nécessaires. Il convient tout d’abord d’établir le type de situation testé. Un seul scénario a été retenu, il s’agit de la situation dite « actuelle » relatant l’année 2002.

Le choix des polluants pris en compte est ensuite indispensable. Trois polluants ont ainsi été considérés :

Ces trois polluants ne constituent qu’un échantillon très réduit de la centaine de gaz polluants émis dans l’atmosphère par les activités humaines. Cette étude se limite à ces trois substances car ce sont des polluants issus majoritairement par la circulation routière. Les oxydes d’azote, les particules en suspension et le benzène sont ainsi suffisants pour constituer de « bons traceurs de la pollution d’origine routière »133. Les oxydes d’azote sont émis en fortes quantités par tous les types de véhicules (essence ou diesel, véhicules légers ou poids lourds), les particules en suspension surtout par les véhicules diesel et le benzène par les véhicules essence. Nous avons de plus retenu ces polluants car leurs effets sur la santé ont été démontrés et que leurs concentrations dans l’air ambiant sont réglementées par la loi.

Les émissions polluantes sont calculées à partir des facteurs d’émission unitaires qui correspondent à la masse de polluants émise par un véhicule automobile en circulation. Ils s’expriment en g/km/véhicule. Ces facteurs d’émission sont donnés par le rapport COPERT III publié par l’Agence Européenne d’Environnement en juillet 1999. Ils varient en fonction du type de véhicule (véhicule particulier, véhicule utilitaire léger, poids lourds, …), de son mode de carburation (essence, diesel), de sa cylindrée et de sa date de mise en circulation. Ces facteurs d’émission ont été déterminés à travers des mesures réelles effectuées par plusieurs laboratoires européens sur un large panel de véhicule. Plusieurs types d’émissions doivent être distingués :

Pour pouvoir calculer les émissions polluantes à partir des facteurs d’émissions unitaires et du nombre de véhicules, il est nécessaire de connaître les caractéristiques des véhicules qui circulent (cylindrée, type de carburation, date de première mise en circulation, …). Il s’agit de la notion de « parc automobile roulant ». Nous avons, pour notre étude, utilisé le parc automobile roulant INRETS-ADEME donné pour l’année 2002. Il s’agit du parc français global, seule donnée rendue disponible. Nous avons donc considéré que le parc automobile roulant dans la ville de Lyon est semblable au parc moyen français. La part des véhicules utilitaires légers au sein de l’ensemble des véhicules légers a été fixée à 23% (chiffre moyen national donné par l’ADEME). L’ensemble des calculs a donc été mené conformément à la méthodologie de calcul développée par l’ADEME qui inclut le parc automobile INRETS-ADEME et utilise les facteurs d’émissions COPERT.

Les quantités d’émissions polluantes calculées à partir des trafics moyens journaliers annuels ont du être affectées au réseau des voies de plus de 5000 véhicules/jour. Ces quantités ont ainsi été réparties de façon constante le long de chaque tronçon de voie. Les seules exceptions ont été l’affectation pour les tunnels. Dans de tels cas, nous avons pris en compte le fait que les émissions ne sont plus linéaires mais quasi-ponctuelles au niveau des têtes ou des cheminées d’extraction. Dans notre zone d’étude, nous avons pris en compte la présence de cinq tunnels :

Concernant le tunnel de la Croix-Rousse, seule son extrémité ouest se situe dans le périmètre de la ville de Lyon, son extrémité est étant localisée sur la commune de Caluire-et-Cuire.

Le principe général qui a été retenu pour modéliser les rejets des tunnels a été de répartir à chaque tête du tunnel la moitié des émissions produites à l’intérieur. Cette hypothèse conduit à surestimer les niveaux de pollution en tête des tunnels qui disposent de cheminées d’extraction spécifiques. Cette surestimation est toutefois acceptable, car « l’expérience montre que comme les niveaux de pollution à l’intérieur des tunnels restent modérés, les dispositifs d’extraction fonctionnent assez rarement, et à des régimes faibles »134. C’est donc bien aux têtes des tunnels que la part prépondérante des émissions est rejetée. Pour le tunnel de Fourvière, aux trafics très élevés, nous n’avons cependant pas appliqué ce principe d’équirépartition entre les deux têtes. Dans ce cas, les émissions ont été partagées entre les deux têtes et les deux cheminées d’extraction du tunnel. D’une manière générale, pour simuler l’effet d’entraînement des gaz vers l’extérieur des tunnels, nous avons modélisé chaque tête de tunnel comme une source linéaire de 10 mètres de longueur.

Notes
131.

Site Internet, www.atmoalpes.org , 2004.

132.

Site Internet, www.atmoalpes.org , 2004.

133.

CETE de Lyon, 2003, « Modélisation de la dispersion de la pollution d’origine routière.». 55 pages.

134.

CETE de Lyon, 2003, « Modélisation de la dispersion de la pollution d’origine routière.». 55 pages.