3.4. Limites de l’approche

Le modèle de dispersion employé ici fournit un champ continu de concentrations sur l’ensemble de la ville de Lyon. Il s’agit de la reconstitution des concentrations moyennes annuelles de polluant. Ces valeurs ne doivent donc pas être considérées comme une évaluation absolue des niveaux de concentrations, notamment parce que le modèle utilisé est simplifié. De plus, il convient d’être prudent quant à l’extrapolation de ces concentrations dans la mesure où seules les émissions d’origine routière sont prises en compte, les sources domestiques et industrielles sont négligées (hormis leur contribution à la pollution de fond) alors que leur contribution à la qualité de l’air est avérée.

Par conséquent, le champ d’utilisation des résultats reste limité. Il ne faut pas chercher à comparer directement les résultats aux niveaux mesurés heure par heure avec une précision au µg/m3 par les stations de surveillance de la qualité de l’air. Il ne faut pas non plus comparer les résultats de notre modèle dans le temps et l’espace aux résultats de modèles plus perfectionnés appliqués à des périodes plus courtes (modélisation tridimensionnelle avec prise en compte des réactions chimiques sur des périodes de quelques jours) ou à des zones géographiques plus réduites (modèles locaux à l’échelle de la rue). Enfin, il ne faut pas tenter de traduire ces résultats en termes de risques sanitaires chiffrés. En effet, la construction d’un indicateur unique repose sur l’analyse complexe des effets de la pollution en termes de risque sanitaire ce qui ne peut être traité que par des spécialistes et pour l’instant, aucun travail de recherche sur ce sujet n’a abouti.

Par conséquent, ces résultats devront être interprétés avec précaution en gardant à l’esprit les restrictions qui viennent d’être formulées. La diffusion des résultats doit donc être maîtrisée afin de ne pas courir le risque d’une interprétation inadaptée à la méthode qui a permis de les obtenir.