4.1. La concentration en dioxyde d’azote

La carte IV.22. restitue les résultats de la modélisation de la concentration en dioxyde d’azote. Il s’agit d’une estimation quantitative, brute et objective de la concentration de polluant mesurée sur les voies de circulation de Lyon. Cette représentation cartographique permet de comparer le territoire en fonction du niveau de dioxyde d’azote qui se trouve dans l’air. Pour hiérarchiser au mieux les différents niveaux de concentration, nous avons tenu à identifier les bornes de classes avec la plus grande cohérence et rationalité.

C’est pourquoi, nous avons utilisé les niveaux de concentrations réglementaires. Nous avons repris les critères nationaux de qualité de l'air qui font l'objet du « décret 2002-213 du 15 février 2002 relatif à la surveillance de la qualité de l'air et de ses effets sur la santé et sur l'environnement, aux objectifs de qualité de l'air, aux seuils d'alerte et aux valeurs limites ». Ce décret d'application de la loi sur l'air résulte notamment de la transposition des directives européennes (1999/30/CE du 22 avril 1999 et 2000/69/CE du 16 novembre 2000). La loi sur l’air et ses décrets d’application fixent ainsi les différents niveaux de concentration de manière réglementaire. Entre autres valeurs et seuils, cette loi fixe la valeur limite de concentration de polluant qui correspond «  au niveau maximal de concentration de substances polluantes dans l’atmosphère, fixé sur la base des connaissances scientifiques, dans le but d’éviter, de prévenir ou de réduire les effets nocifs de ces substances pour la santé humaine ou pour l’environnement ».

Pour le dioxyde d’azote, cette valeur limite est fixée à 56 µg/m3 en moyenne annuelle pour 2002 et à 40 µg/m3 en moyenne annuelle pour 2010. La loi établie également un objectif de qualité qui correspond au « niveau de concentration de substances polluantes dans l’atmosphère, fixé sur la base des connaissances scientifiques, dans le but d’éviter, de prévenir ou de réduire les effets nocifs de ces substances pour la santé humaine ou pour l’environnement, à atteindre dans une période donnée ». Pour le dioxyde d’azote, cet objectif de qualité est fixé à une concentration de 40 µg/m3 en moyenne annuelle pour 2010. Les valeurs limites et la valeur de l’objectif de qualité ont donc servi de base pour l’identification des bornes de classes de concentration en dioxyde d’azote :

  • plus de 56 µg/m
  • de 50 à 56 µg/m
  • de 45 à 50 µg/m
  • de 40 à 45 µg/m
  • moins de 40 µg/m

Globalement, la carte montre une importante concentration de polluant au centre de la ville de Lyon qui diminue lentement jusqu’aux limites de la commune. Une large part du territoire lyonnais se caractérise par une concentration en dioxyde d’azote moyenne annuelle de 45 à 50 µg/m, les niveaux supérieurs étant plus spécifiquement localisés au centre de la ville et les niveaux inférieurs étant davantage réservés à des secteurs plus périphériques.

Les niveaux les plus importants de concentration en dioxyde d’azote (plus de 56 µg/m en moyenne annuelle) se localisent principalement sur les grands axes de circulation routière (les autoroutes A6 et A7 et l’échangeur de Perrache dans le 2ème arrondissement), sur les têtes ou les cheminées d’extraction des tunnels (entrée du tunnel de Fourvière dont la concentration se répartie sur les 2 et 5ème arrondissements, l’entrée et la sortie du tunnel de la Croix-Rousse dans le 4ème arrondissement, le tunnel de Rochecardon et plus timidement le tunnel de la Duchère dans le 9ème arrondissement) et sur des voies de circulation internes importantes comme les quais du Rhône dans les 1er et 2ème arrondissements. Sur la rive gauche du Rhône, à l’exception de la rue Berthelot qui s’individualise comme un axe particulièrement touché, les niveaux les plus élevés de concentration en dioxyde d’azote apparaissent davantage de manière ponctuelle désignant des carrefours (exemple de l’angle du cours Richard Vitton et du boulevard des Belges dans le 6ème arrondissement ou le carrefour entre l’avenue Jean Jaurès, l’avenue du Maréchal De Saxe et le cours Gambetta en limite des 3ème et 7ème arrondissements) ou des tronçons de taille réduite répartis au coeur de la rive gauche (zone délimitée par les voies ferrées et les boulevards urbains). Très localisés, voire même ponctuels, les niveaux élevés en dioxyde d’azote sont relayés par des axes de niveau légèrement moins éminent.

Carte IV-22 : la concentration en dioxyde d'azote
Carte IV-22 : la concentration en dioxyde d'azote

Les niveaux de concentration plus relative, compris entre 50 et 56 µg/m se répartissent donc de manière interstitielle faisant le lien avec les secteurs de concentration supérieure. Ces niveaux structurent ainsi l’hyper-centre (2ème arrondissement et l’est des 1er et 4ème arrondissements) et le cœur de la rive gauche formant un large maillage de voies. Sur ce même territoire, les concentrations comprises entre 45 et 50 µg/m touchent le reste des bâtiments caractérisant ainsi le centre élargi de la ville de Lyon (intégrant le 2ème arrondissement, la partie orientale des 1er et 4ème arrondissements et la rive gauche du Rhône qui s’étend du 6ème jusqu’au sud du 7ème en passant par le 3ème arrondissement). Ce niveau de concentration en dioxyde d’azote se déploie ensuite de manière à la fois linéaire et lapidaire du centre vers la périphérie, et touche davantage la zone orientale de la ville (est des 6ème et 3ème arrondissements et 8ème arrondissement) et de manière beaucoup plus résiduelle les 5ème et 9ème arrondissements. Une part considérable du territoire lyonnais est ainsi touchée par une concentration en dioxyde d’azote comprise entre 45 à 50 µg/m.

Le niveau inférieur de concentration en polluant (entre 40 et 45 µg/m) occupe ensuite le reste du territoire lyonnais caractérisant ainsi la majeure partie des 9ème et 5ème arrondissements, la partie occidentale des 1er et 4ème arrondissements et les secteurs orientaux des 3ème et 8ème arrondissements).

Les niveaux de concentration inférieurs à 40 µg/m ne sont que très faiblement représentés. Caractérisant seulement la partie nord du 9ème arrondissement, le secteur le plus au sud du 5ème arrondissement proche des communes de Sainte-Foy-lès-Lyon et de Francheville ainsi que des zones à la fois limitées et ponctuelles au nord et à l’ouest du 4ème arrondissement, ces niveaux de concentration correspondent pourtant à « l’objectif de qualité » réglementairement fixé pour 2010.

Au regard de cette représentation de la concentration en dioxyde d’azote, il apparaît clairement que la concentration en polluant fixée « dans le but d’éviter, de prévenir ou de réduire les effets nocifs de ces substances pour la santé humaine ou pour l’environnement»  est encore loin d’être atteinte et ce d’autant plus que cette cartographie restitue la concentration d’un polluant unique sans tenir compte, ni des autres polluants d’origine routière, ni des autres sources de polluants (sources domestiques ou industrielles). Afin de rendre compte de la qualité des espaces de vie des lyonnais et par la même d’évaluer leur qualité de vie quotidienne, il convient à présent de représenter l’impact de la pollution atmosphérique d’origine routière sur la qualité de l’air en s’appuyant uniquement sur l’analyse des bassins de vie lyonnais.