La méthode cartographique des fréquences de nettoiement conjointement élaborée par la Direction de la Propreté du Grand Lyon et l’Agence d’urbanisme pour le développement de l’agglomération lyonnaise a été construite en trois étapes. La première étape des travaux menés concerna la réactualisation du tableau type de voie faisant correspondre le profil des voies et la fréquence de nettoiement. Il est apparu ainsi nécessaire de faire évoluer les définitions de voies établies par le Plan de Propreté de 1991 et d’ajuster certaines fréquences.
N° | Nouvelles typologie des voies | Evolution par rapport au Plan de Propreté de 1991 | Fréquence de nettoiement hebdomadaire |
1 | Voie active avec logements collectifs et activités attractives | La notion de « commerce » est élargie à celle « d’activité » | 13 |
2 | Voie active avec logements collectifs et activités de proximité et activités le dimanche | Nouvelle catégorie : rajout de la notion d’activités le dimanche de manière régulière et nouvelle fréquence | 7 |
3 | Voie active avec logements collectifs et activités de proximité | Changement du terme « commerce de quartier » en « activités de proximité » et modulation de la fréquence qui peut être 5 ou 6 | 5,5 |
4 | Voie de liaison | Aucun changement | 3 |
5 | Voie résidentielle avec logements collectifs | Aucun changement | 3 |
6 | Voie résidentielle avec logements individuels | Aucun changement | 2 |
7 | Voie de zones industrielles avec logements | Aucun changement | 2 |
8 | Voie de zones industrielles sans logement | Sera peut être regroupée à terme avec la typologie précédente | 2 |
9 | Voie à caractère rural (sans trottoir) et avec logements individuels | Précision : rural se traduit par l’absence de trottoir | 1 |
10 | Voie à caractère rural (sans trottoir) et sans logement | Précision : rural se traduit par l’absence de trottoir | 0,5 |
Source : Direction de la Propreté, Grand Lyon, 2002.
Ce tableau n’a pas été utilisé en état mais la seconde étape de l’étude a consisté en une traduction la plus fidèle possible du type de voie en données cartographiques. Il s’agit de faire correspondre cette connaissance théorique à la réalité du terrain et donc de trouver la typologie de chacune des voies. Pour ce faire, la méthode tient compte de la taille de la commune et de son attractivité. Il a été considéré qu’au-delà de 100 000 habitants, la commune est plus attractive car elle subit une fréquentation piétonne plus forte. Sur l’ensemble des cinquante-cinq communes du Grand Lyon, seules celles de Lyon et de Villeurbanne dépassent ce niveau. En dehors de ces deux communes, les centres ville et les centres de quartiers ont fait l’objet d’une attention particulière dans la mesure où ils sont susceptibles de connaître davantage de fréquentation.
La densité d’activités par tronçon de voie vient enrichir la réflexion. Une liste d’activités capables de générer un fort passage piéton a été élaborée à partir du fichier SIRENE de l’INSEE. Deux « familles » d’activités ont ensuite été distinguées. Les activités de proximité correspondent aux principales activités susceptibles d’attirer une population locale non négligeable et assurant un service quotidien ou très régulier auprès des habitants. Elle recense entre autres les commerces d’alimentation de détail, les superettes, les salons de coiffure, les postes, les bureaux de tabacs, … Les activités attractives sont celles dont la zone de chalandise dépasse les limites de la commune ou de l’arrondissement et dont la concentration s’assortie d’un fort trafic piétonnier. Il s’agit par exemple des banques et caisses d’épargne, les commerces d’équipement de la personne, d’équipement de la maison, supermarchés, les hypermarchés ou les restaurants. Cette notion d’activités attractives n’a de sens qu’à Lyon et Villeurbanne. En dehors de ces deux communes, les activités attractives correspondent davantage à des activités de proximité et sont comptabilisées comme telles. Une méthode de calcul de la densité d’activité par tronçon a enfin été élaborée par l’Agence d’urbanisme. Pour chacun des tronçons de voie (d’un carrefour au suivant), les activités préalablement listées ont été comptabilisées puis leur nombre a été divisé par le linéaire de la voie.
La densité de la population résidente par unité de tronçon a également été intégrée. Pour ce faire, la méthode choisie a été la suivante : la population des îlots INSEE (Recensement de la Population, 1999) a été répartie au prorata du nombre d’adresse de l’îlot. Chaque adresse et le poids démographique qu’elle représente sont ensuite affectés au tronçon de voie adjacent. Ce procédé n’est pas sans biais dans la mesure où il uniformise le territoire en matière d’habitat. Certains îlots ne sont pas homogènes car structurés à la fois par l’habitat individuel et collectif. Dans ce cas, la répartition du nombre d’habitants au prorata des adresses n’est pas juste puisqu’une partie de la population des immeubles va être affectée à des adresses d’habitat individuel. Compte tenu de la relative homogénéité de la morphologie urbaine de la commune de Lyon, cette faiblesse méthodologique demeure cependant limitée.
Les points stratégiques correspondant aux points « vitrine » du Grand Lyon ont fait l’objet d’une attention particulière. La salissure de ces lieux emblématiques a un effet immédiat sur l’image de la Communauté Urbaine « soit parce qu’un très grand nombre de personnes les remarque, et notamment des touristes, soit parce que des personnalités importantes les remarquent »141. La liste des points stratégiques a été proposée par chaque subdivision du Grand Lyon et validée par la direction. Puis ces points ont été renseignés sous forme de périmètres. Ces points stratégiques concernent par exemple les abords de la préfecture, le périmètre UNESCO avec en particulier la cathédrale de Fourvière, la Place Bellecour, la rue de la République, la Place des Terreaux et les deux gares de Part-Dieu et Perrache.
Une démarche identique a été menée afin d’identifier les « points du dimanche ». Il s’agit des endroits nécessitant un nettoiement le dimanche de part leur activité spécifique. C’est par exemple le cas de certains lieux de culte, des marchés, des bars-tabacs ouverts le dimanche, les manèges forains, … Le tableau suivant recense l’ensemble de ces points pour la commune de Lyon.
Arrondissements de Lyon | Nombre de points stratégiques | Nombre de points du dimanche |
1er | 11 | 15 |
2ème | 21 | 32 |
3ème | 14 | 4 |
4ème | 2 | 3 |
5ème | 30 | 43 |
6ème | 5 | 4 |
7ème | 3 | 6 |
8ème | 4 | 0 |
9ème | 1 | 9 |
Total Ville | 91 | 116 |
Source : Direction de la Propreté, Grand Lyon, 2003.
La démarche tient enfin compte de la densité de salariés dans les zones industrielles. La mesure de l’activité industrielle intervient pour la détermination de faible fréquence de nettoiement et n’intervient plus du tout au-delà d’une fréquence supérieure à deux passages par semaine. Les zones prises en compte correspondent aux zonages identifiés par le Plan d’Occupation des Sols comme les sites d’activités économiques, les pôles commerciaux périphériques, les pôles d’équipement, les zones ferroviaires, portuaires ou aéronautiques. Au sein de ces zones industrielles, deux types de tronçons ont été distingués :
La troisième et dernière étape de cette méthode réside dans l’élaboration d’un « logigramme d’attribution des fréquences »142 de nettoiement. À partir des différents critères cités préalablement, une arborescence dichotomique a été construite pour aboutir, par une suite logique de questions, à la fréquence d’attribution de la voie. Les questions s’articulent de la manière suivante : « si critère A = X, alors critère B, sinon, critère C ». Sans entrer dans le détail de la construction de ce logigramme, il convient de préciser certains des résultats obtenus :
La démarche permet ainsi d’identifier pour chacun des tronçons de voie la fréquence de nettoiement qui lui est appropriée. Celle-ci correspond bien à une fréquence globale car elle prend en compte le nettoiement des trottoirs et des caniveaux tous moyens confondus, qu’ils soient manuels ou mécaniques. Le tableau suivant résume les résultats de cette méthode et détaille les modes d’attribution des fréquences de nettoiement pour les communes de Lyon et Villeurbanne.
Types de fréquences | Modes d’attribution |
F13 | Attribuée en fonction de la densité de population mais uniquement en fonction du nombre d’activités attractives |
F7 | Attribuée aux zones ayant une forte activité de proximité (mais peu d’activités attractives) ou un point stratégique et ce quelque soit la densité de population, mais avec un point du dimanche |
F6 | Attribuée aux mêmes zones que la F7, mais sans point du dimanche |
F3 | Attribuée aux zones avec peu d’activités attractives, ni d’activité de proximité, ni de point stratégique mais ayant une densité démographique supérieure à 150 hab/ha |
F2 | Attribuée aux zones sans activité attractive, ni d’activité de proximité, ni de point stratégique et avec une densité comprise entre 60 et 150 hab/ha, ou une activité industrielle dense |
F1 | Attribuée aux zones sans activité attractive, ni d’activité de proximité, ni de point stratégique et avec une densité comprise entre 60 et 150 hab/ha, ou une activité industrielle peu dense |
F0,25 | Attribuée aux zones sans activité attractive, ni d’activité de proximité, ni de point stratégique, ni d’activité industrielle et avec une densité comprise entre 10 et 1 hab/ha |
Source : Direction de la Propreté, Grand Lyon, 2003.
L’ensemble de cette démarche a donc pu donner naissance à la cartographie des fréquences de nettoiement. Cette base de données disponible depuis 2003 a été géoréférencée par l’Agence d’urbanisme pour le développement de l’agglomération lyonnaise. Cette base étant de précision identique à celle du référentiel de notre analyse, aucun traitement complémentaire n’a été nécessaire.
Direction de la Propreté, 2003, « Rapport Cartographies et fréquences ». Grand Lyon, 42 pages.
Direction de la Propreté, 2003, « Rapport Cartographies et fréquences ». Grand Lyon, 42 pages.