3.1. Analyse des disparités spatiales des fréquences de nettoiement

La carte IV.24. représentant la répartition spatiale des fréquences de nettoiement sur l’ensemble des rues de la ville de Lyon permet de hiérarchiser le territoire. D’une manière générale, la répartition fréquentielle prend la forme d’un emboîtement d’auréoles dans lesquelles les fréquences décroissent du centre vers la périphérie. Cette représentation permet alors d’identifier dans un premier temps les zones d’attractivité. Les fréquences de nettoiement les plus importantes (plus de 7 passages en moyenne par semaine) concernent ainsi les territoires attractifs et dynamiques de la ville. Nous distinguons clairement l’hypercentre lyonnais réparti de la place Carnot (2ème arrondissement) au sud de la place des Terreaux proche de l’hôtel de ville (1er arrondissement). Des espaces plus restreints prenant la forme de cœurs de quartier ou de linéaires de voie se démarquent également par des fréquences de nettoiement particulièrement élevées.

Il s’agit de la zone autour de la Grande rue de la Croix-Rousse (4ème arrondissement), des deux zones piétonnes de Saint Jean et de Saint Paul (5ème arrondissement), des bâtiments bordant le cours Richard Vitton de la place du Maréchal Lyautey au boulevard de Stalingrad avec une extension vers le sud autour de la rue Masséna (6ème arrondissement), de la zone proche de la place Gabriel Péri, des bâtiments au carrefour de l’avenue Jean Jaurès, du cours Gambetta et de l’avenue du Maréchal De Saxe, de la zone au croisement du cours Gambetta et de l’avenue Félix Faure proche de la place Aristide Briand (en limite des 3ème et 7ème arrondissements), des espaces de vie de part et d’autre de la rue de la Thibaudière de la rue d’Anvers à la place Saint Louis (7ème arrondissement), des pourtours de l’avenue des Frères Lumière de la rue Saint Gervais à la rue Bastié (8ème arrondissement), du centre de Vaise de part et d’autre de la rue Marietton (9ème arrondissement), des deux extrémités du cours Lafayette l’une proche des rues Molière et Pierre Corneille coté Rhône et l’autre proche de la rue Baraban à l’est (limite des 6ème et 3ème arrondissements), et du tronçon de la rue Paul Bert au niveau de la Place Sainte Anne (3ème arrondissement).

Certaines unités géographiques plus petites sont également caractérisées par ces fréquences moyennes de nettoiement supérieures à 7 passages hebdomadaires. Il s’agit d’une partie du quai Pierre Scize (5ème arrondissement), du quai Arloing (9ème arrondissement), de la zone bordant la rue de Saint Cyr proche de la gare routière de Vaise (9ème arrondissement), des bâtiments de part et d’autre de l’avenue Barthélemy Buyer proche de la zone d’activité de Champvert (limite des 5ème et 9ème arrondissements), de la zone du Bachut proche de la mairie du 8ème arrondissement, de quelques points isolés autour de la Cité Administrative d’Etat, du centre commercial de la Part-Dieu (3ème arrondissement) ainsi que quelques petites zones éparses du 7ème arrondissement.

Au vue de la méthode utilisée et des moyens retenus pour le traitement de l’information, les zones précitées correspondent essentiellement aux zones attractives de chalandise dépassant les limites des besoins locaux, exerçant un rôle de polarisation avéré et dont la concentration s’assortit d’un fort trafic. Ces zones peuvent également être le résultat d’une localisation favorable dont l’unité de voisinage cumule des moyennes de fréquences avantageuses.

Carte IV-24 : fréquences de nettoiement des rues
Carte IV-24 : fréquences de nettoiement des rues

Les territoires caractérisés par des fréquences de nettoiement entre 6 et 7 passages en moyenne par semaine correspondent essentiellement à des zones interstitielles. À l’exception de deux secteurs localisés dans les 5ème et 9ème arrondissements, ces fréquences concernent des espaces peu étendus en bordure des zones attractives. Ils sont caractérisés par une forte activité de proximité, par le voisinage de points stratégiques ou la présence d’une activité spécifique le dimanche. Ces « zones interstitielles » font le lien avec les vastes territoires concernés par des fréquences de nettoiement comprises entre 4 et 6 passages. Ce tissu constitue le « socle » de la ville et relie ainsi les différents secteurs attractifs. Ce large territoire correspond à des zones sans activités attractives et sans dynamisme dominical mais dispose soit d’une densité de population importante soit d’une densité d’activités de proximité assurant un service régulier et quotidien auprès des habitants.

Tel un gradient fréquentiel décroissant du centre de la ville vers sa périphérie, les zones en marge de la centralité se caractérisent par des fréquences de nettoiement nettement plus faible. L’extrémité du 3ème arrondissement, le sud des 2ème et 7ème arrondissements, les secteurs ouest des 5ème et 9ème arrondissements ainsi que le coté Saône des 1er et 4ème arrondissements sont marqués par des fréquences de nettoiement de moins de 4 passages en moyenne par semaine. Ces secteurs de la ville correspondent ainsi à des zones sans activité attractive, ni d’activité de proximité mais où la densité de population reste importante. Les zones d’activités industrielles bénéficient également de ces fréquences de nettoiement.

Enfin, il convient de préciser l’existence de bâtiments ne bénéficiant d’aucune fréquence de nettoiement. Cette faible portion du territoire semblant échapper à l’action publique de nettoiement correspond essentiellement à des domanialités spécifiques (caserne militaire, bâtiments de gendarmerie, …).

Après l’examen détaillé des fréquences de nettoiement qui touchent les rues de la ville et l’analyse des disparités territoriales qui en découlent, il est à présent nécessaire d'apprécier l’effort d’entretien différencié que connaît le territoire lyonnais afin d’évaluer la propreté de ses rues.