La phase d’analyse spatiale des disparités scolaires consiste à interpréter l’impact de la répartition du réseau scolaire local sur l’ensemble du territoire. Pour étudier précisément l’interaction entre la réalité des logiques de peuplement et les logiques scolaires à une échelle très localisée, nous avons tenu compte à la fois de la proximité des établissements et de la sectorisation à laquelle ils sont soumis.
L’emprise des établissements scolaires fait implicitement référence aux notions de proximité et d’accessibilité. Il convient donc dans un premier temps de déterminer la distance de voisinage pertinente pour ce thème spécifique des structures d’enseignement. Comme l’explique N. DIDIER et J-P. TROCHE146, la distance que les individus sont susceptibles de parcourir à pied reste liée à la fréquence des déplacements. Celui qui s’effectue du domicile à l’école est un déplacement quotidien. Il a été établi qu’en moyenne, « les déplacements journaliers oscillent entre 100 et 300 mètres ». La distance de l’unité de voisinage a donc été fixée à 300 mètres. Cette distance semble par ailleurs assez consensuelle pour l’analyse des ressources éducatives. Ce périmètre de 300 mètres a par exemple été utilisé lors de l’étude menée par A. HENRIOT-VAN ZANTEN147 pour analyser les structures scolaires de la commune d’Oullins ou celle menée par l’Ecologie Urbaine du Grand Lyon148 traitant des indicateurs de mixité des fonctions urbaines abordant précisément l’accessibilité aux établissements scolaire publics des cinquante-cinq communes de la Communauté Urbaine de Lyon. L’identification de ce périmètre de 300 mètres autour de chaque bâtiment représente en moyenne « un trajet de 5 minutes effectué à pied à une vitesse de 3 km/heure »149. Cette vitesse de déplacement prend en compte la spécificité de la population concernée, à savoir des enfants ainsi que des adultes accompagnés de très jeunes enfants.
L’analyse spatiale de l’offre d’enseignement ne se limite pas à l’identification d’une unité de voisinage adaptée. À ce référentiel géographique s’ajoute la nécessité d’intégrer à l’analyse spatiale les contraintes de la sectorisation scolaire.
© BARBARINO-SAULNIER Natalia, 2004.
Comme le montre la figure ci-dessus, pour chacun des bâtiments, l’analyse considère la présence des établissements scolaires au sein de l’unité de voisinage de 300 mètres mais limite l’affectation de ces structures à la réalité de leur fonctionnement en prenant appui sur les contraintes de la carte scolaire. L’exemple décrit montre que le bâtiment concerné, identifié en rouge, dispose au sein de son unité de voisinage de trois établissements scolaires. Cependant, la prise en compte des périmètres scolaires démontre qu’en pratique, ce bâtiment se trouve limité dans ses attributions scolaires à seulement deux établissements. Ce procédé d’analyse spatiale combinée permet ainsi de considérer l’emboîtement des échelles en restituant le plus justement possible la réalité du fonctionnement spatial des équipements éducatifs et par conséquent d’en optimiser la représentation.
Il convient enfin de signaler que nous n’avons pas limité le traitement de l’information au simple périmètre de la ville de Lyon. Nous avons ainsi pris en considération les rares cas de collèges localisés sur les communes de Villeurbanne, de Caluire ou Vénissieux dont l’aire de recrutement s’étend sur la commune de Lyon. Cette configuration constitue donc une exception que nous n’avons cependant pas voulu négliger.
DIDIER N., TROCHE J-P., 2001, Les cahiers de l’aménagement urbain. Eléments pour une meilleure gestion des déplacements dans les opérations d’aménagement. Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie, 133 pages.
HENRIOT-VAN ZANTEN A., PAYET J-P., ROULLEAU-BERGER L., 1994, L’école dans la ville. Accords et désaccords autour d’un projet politique. Paris, Editions L’Harmattan, 192 pages.
Grand Lyon, 2001, « Thème "cadre de vie". Indicateur "mixité des fonctions urbaines" ». Ecologie Urbaine, Observatoire de l’environnement, 19 pages.
Grand Lyon, 2001, « Thème "cadre de vie". Indicateur "mixité des fonctions urbaines" ». Ecologie Urbaine, Observatoire de l’environnement, 19 pages.