3.2.2. Continuité de l’enseignement

La qualité de l’offre scolaire ne peut se résumer au simple nombre d’établissements présents sur le territoire. Elle dépend également de la possibilité qui est offerte à chacun d’avoir accès à un cursus d’enseignement le plus complet qui soit. L’analyse proposée ici repose sur le postulat simple qu’il est plus opportun de disposer à la fois d’une école maternelle et d’une école primaire plutôt que d’avoir le choix entre deux écoles maternelles. L’analyse de la continuité de l’enseignement vient ainsi compléter le regard porté sur la localisation et la densité des établissements scolaires et permet par la même d’apprécier la complémentarité de l’offre scolaire.

La carte IV.31. représente en quatre classes la répartition de la continuité de l’enseignement au voisinage des bâtiments de la ville de Lyon. Cette classification par type d’enseignement se structure de la manière suivante :

Carte IV-31 : la continuité de l'enseignement au voisinage des bâtiments
Carte IV-31 : la continuité de l'enseignement au voisinage des bâtiments

Cette carte permet alors de nuancer l’approche par la densité des établissements scolaires et vient enrichir l’analyse de l’offre éducative. Globalement, la continuité de l’enseignement est un phénomène rare sur l’ensemble du territoire lyonnais. Disposer au sein de son unité de voisinage de quatre types d’enseignement permettant un cursus complet est une caractéristique particulièrement discriminante. Peu de secteurs de la commune offrent cette avantageuse complémentarité. Le secteur de l’hypercentre, des Cordeliers à la place des Terreaux, se démarque tout d’abord par son étendu. Les bâtiments situés entre la rue de la Bourse et la rue de Brest (entre les 1er et 2ème arrondissements) offrent ainsi l’intégralité d’un cursus scolaire de la maternelle au lycée. Le secteur des Chartreux (1er arrondissement) se distingue également. Les autres bâtiments concernés par cette complémentarité des structures scolaires sont ensuite plus éparses et correspondent à des zones limitées de chevauchement bénéficiant ainsi d’une localisation géographique avantageuse. Il s’agit du secteur proche du quai Fulchiron (5ème arrondissement) au pied de Saint-Just, du secteur Saxe/Paul Bert (3ème arrondissement), des quelques bâtiments de part et d’autre de la rue de Sèze (6ème arrondissement) puis de rares bâtiments isolés de part et d’autre de la rue Hénon (4ème arrondissement), de la Duchère (9ème arrondissement), de la rue Georges Pompidou et ceunx entre l’avenue Félix Faure et la rue Paul Bert (3ème arrondissement).

La proximité de trois types d’enseignement est une disponibilité plus répandue. Les bâtiments pouvant prétendre à un cursus inachevé, auxquels il manque soit la présence d’une école maternelle soit celle d’un lycée, sont plus nombreux. Ces bâtiments ponctuellement regroupés en secteurs de taille variable se répartissent de manière relativement homogène sur l’ensemble du territoire lyonnais. À l’exception des extrémités nord et sud de la commune (nord du 9ème et sud du 7ème arrondissement en deçà des voies ferrées), ce niveau de continuité, bien que localement discriminant, ne révèle pas de profondes disparités à l’échelle de la ville.

L’accès à un cursus d’enseignement lacunaire ne proposant ainsi que deux types d’établissements (maternelle/primaire ou primaire/collège ou encore collège/lycée) correspond à une configuration plus « ordinaire ». Formant ainsi l’essentiel du substrat urbain, les bâtiments qui n’offrent qu’un cursus d’enseignement partiel et incomplet occupent une large part du territoire lyonnais. L’accès à un seul type d’enseignement ne concerne au contraire qu’un nombre très réduit de bâtiments soit très localement disséminés, principalement à l’ouest de la commune, soit regroupés au sud de Lyon, le long de la rue de Gerland (7ème arrondissement). Les bâtiments situés enfin à plus de 300 mètres de tout établissement scolaire et par conséquent exclus de toute continuité d’enseignement forment une trame interstitielle courant de manière lacunaire sur l’ensemble du territoire.

Finalement, l’appréciation de la continuité de l’enseignement semble être un bon indicateur pour qualifier les ressources éducatives. Cette variable, plus discriminante que la densité des établissements, permet par conséquent d’enrichir l’approche difficile à mener de la qualité de l’offre scolaire.