Afin d’approfondir notre analyse, nous avons construit une carte de synthèse à partir, à la fois, de la localisation et de la densité des établissements scolaires et de la continuité de l’enseignement. Il s’agit de caractériser au mieux les potentialités scolaires des bassins de vie lyonnais en croisant la proximité et la complémentarité de l’offre scolaire. Cette analyse intègre également la réalité fonctionnelle des établissements puisqu’elle prend en compte les contraintes spatiales imposées par les différentes sectorisations scolaires.
La carte IV.32. traduit ainsi ces deux critères de densité et de continuité en différents « niveaux » d’équipements scolaires. Cette hiérarchisation des ressources éducatives utilise une légende structurée en 5 classes :
Globalement, cette carte met en évidence une double disparité spatiale de l’offre scolaire. Le centre de la ville caractérisé par la Presqu’île, la Croix-Rousse et la rive gauche s’impose tout d’abord comme un secteur de grandes disponibilités scolaires. Puis, les ressources éducatives semblent davantage se distribuer à l’est qu’à l’ouest de la commune.
Cette représentation cartographique met en évidence une concentration des potentialités scolaires au centre de la ville : la Presqu’île, la Croix-Rousse et la rive gauche affichent un niveau d’équipement scolaire élevé. Ces territoires centraux concentrent ainsi une offre dense et diversifiée d’équipements scolaires. Ces potentialités méritent cependant d’être nuancées. Les espaces bénéficiant d’un très bon niveau d’équipement demeurent en effet fort peu nombreux. Comme le montre le graphique ci-dessous, seul 2% des bâtiments habités de la ville de Lyon bénéficient de la présence d’au moins quatre établissements leur donnant ainsi accès à un cursus complet d’enseignement. La plus vaste zone de potentialités scolaires reste l’hypercentre délimité par les bâtiments situés entre la rue de la Bourse et la rue de Brest, des Cordeliers à la place des Terreaux (entre les 1er et 2ème arrondissements). Les autres secteurs concernés sont, comme nous l’avons préalablement évoqué, plus éparses et limités (secteur des Chartreux (1er arrondissement), secteur proche du quai Fulchiron (5ème arrondissement), secteur Saxe/Paul Bert (3ème arrondissement), bâtiments de part et d’autre de la rue de Sèze (6ème arrondissement) et de la rue Hénon (4ème arrondissement)).
Ce niveau optimum d’équipement reste donc une exception territoriale. Le centre de la ville se caractérise davantage par un « bon niveau d’équipement ». Celui-ci désigne ainsi le large centre ville et s’étend principalement à l’est de la commune. Il s’agit là encore d’un phénomène mineur puisque seul 15% des bâtiments habités lyonnais sont concernés par ce bon niveau d’équipement scolaire. Au total, moins d’un quart des bâtiments habités est localisé dans un cadre de vie satisfaisant au regard de ses potentialités et peut prétendre à une disponibilité éducative à la fois dense et complémentaire. Ces atouts restent donc le privilège de territoires ciblés et limités.
Une large part du territoire lyonnais dispose d’un niveau d’équipement scolaire intermédiaire : 33% des bâtiments habités se situent ainsi à moins de 300 mètres de deux établissements scolaires avec une continuité d’enseignement. Ces bâtiments forment un tissu interstitiel d’offre intermédiaire faisant le lien entre les secteurs de potentialités et les secteurs de carence.
Cette cartographie met en lumière le phénomène marquant d’une réelle disparité scolaire. Près de la moitié du territoire lyonnais est ainsi affectée par une distribution des ressources éducatives dommageable : 19% des bâtiments habités connaissent en effet un faible niveau d’équipement alors que 30% d’entre eux souffrent clairement de l’absence d’équipement scolaire. Cette carte met par conséquent en évidence la déficience de la couverture scolaire lyonnaise de proximité marquée à la fois par une localisation déséquilibrée des établissements et l’absence de complémentarité de l’offre scolaire. L’accès à la scolarisation de proximité reste donc un privilège.
Finalement, cette représentation cartographique, à travers l’analyse de l’offre scolaire de l’espace lyonnais, permet de hiérarchiser la « capacité de scolarisation » des cadres de vie. En fonction du nombre d’établissements dont ils disposent et de la nature des enseignements proposés, il s’agit de mesurer l’ampleur de leurs ressources d’enseignement. Cette classification permet alors de mettre en évidence de profondes disparités territoriales et participe ainsi à l’évaluation de la qualité de vie quotidienne des lyonnais.