1.2. Construction du jeu de données

La problématique des espaces verts publics revient à évaluer la capacité de ces espaces à assurer d’une manière satisfaisante les services qu’ils sont censés prendre en charge. L’objectif est de prendre en compte la quantité et la qualité des espaces verts dont dispose le territoire : celles-ci sont fonction de leur attractivité et des possibilités qu’ils offrent en termes d’activités.

Compte tenu des références bibliographiques antérieures, nous avons considéré que l’attractivité d’un espace vert dépend de sa taille et de sa qualité qui dépend elle-même des usages qu’il propose en son sein. Nous avons dans un premier temps « trier » la base de données quantitative mise à notre disposition par l’Agence d’urbanisme. Notre problématique ne concernant en effet que les espaces verts, nous avons procédé à la sélection des entités appropriées abandonnant ainsi les places publiques, les rues piétonnes, les espaces minéralisés et les linéaires de promenade. Cette extraction donne naissance à la base de données spécifique servant de référence à l’évaluation de la qualité de vie quotidienne.

Dans un second temps, nous avons intégré à notre réflexion les connaissances concernant les rayons d’attraction des espaces verts établis en fonction de leur superficie par le laboratoire d’économétrie de l’école polytechnique.

Tableau IV.18. Superficie des espaces verts et rayon d’attraction
Superficie Rayon d’attraction
Espace vert de moins de 1 ha 100 mètres
Espace vert de 1 à 10 ha 500 mètres
Espace vert de plus de 10 ha 1 Km

Source : BALLION R., GRANJEAN A., « Aire d’attractivité des espaces verts publics urbains de la région d’Ile-de-France ». Laboratoire d’économétrie de l’école Polytechnique, 1982.

De cette étude, nous avons extrapolé une loi simplifiée d’atténuation de l’attractivité d’un parc en fonction de sa superficie et de son éloignement : elle se base sur les paliers identifiés plus haut. Nous avons ainsi identifié trois types d’espaces verts : le type 1 concerne les espaces verts de moins de 1 ha, le type 2 intègre les espaces verts de 1 à 10 ha et le type 3 identifie les espaces verts de plus de 10 ha. Cette loi d’atténuation est empirique, elle est basée sur le principe des correspondances.

L’étude distingue trois seuils de taille influant sur le comportement des usagers : moins de 1 ha, de 1 à 10 ha et plus de 10 ha. Nous poserons donc que notre indice varie de 1 à 3, 1 correspondant à la valeur à proximité directe d’un parc de moins de 1 ha et 3 à la valeur à proximité directe d’un parc de plus de 10 ha.

Figure IV.19. Attractivité d’un parc de plus de 10 ha
Figure IV.19. Attractivité d’un parc de plus de 10 ha

© BARBARINO-SAULNIER Natalia, 2004.

Par ailleurs, cette valeur d’attractivité décline avec l’éloignement : il existe donc une distance au parc pour laquelle l’attractivité d’un parc de plus de 10 ha est de 2, puis de 1. On sait que la distance totale d’attractivité d’un parc de plus de 10 ha est de 1 000 mètres (au delà de cette distance, l’attractivité est nulle), pour un parc de moins de 1 ha, cette distance est de 100 mètres. En appliquant le principe des correspondances, on peut dire qu’à 100 mètres de sa distance maximale d’attractivité (soit à 900 mètres), l’attractivité d’un parc de plus de 10 ha est équivalente à celle à proximité directe d’un parc de moins de 1 ha, soit 1. Sur le même principe, nous pouvons déduire que la distance à un grand parc pour laquelle la valeur d’attractivité vaut 2 est de 500 mètres.

Figure IV.20. Attractivité d’un parc de 1 à 10 ha
Figure IV.20. Attractivité d’un parc de 1 à 10 ha

© BARBARINO-SAULNIER Natalia, 2004.

Par conséquent, les seuils de distance de l’indice d’attractivité d’un parc de 1 à 10 ha se construisent sur le même principe : 2 à proximité directe, 1 à partir de 400 mètres et 0 à 500 mètres.

Figure IV.21. Attractivité d’un parc de moins de 1 ha
Figure IV.21. Attractivité d’un parc de moins de 1 ha

© BARBARINO-SAULNIER Natalia, 2004.

Enfin, pour un petit parc de moins de 1 ha, le principe est plus simple dans la mesure où le rayon d’attractivité de 100 mètres reste constant.

Nous avons complété cette approche de l’attraction des espaces verts par la prise en compte des caractéristiques de son aménagement qui conditionnent les usages possibles. C’est en comparant les études de l’IAURIF, l’analyse menée par R. BALLION et A. GRANDJEAN et les résultats de notre propre enquête que nous avons identifié quatre activités « clés » :

Cette valeur ajoutée s’exprime bien évidement sur l’ensemble de l’aire d’attraction du parc et donc dans un périmètre déterminé par sa superficie. Par ailleurs, c’est la diversité des activités disponibles plus que leur accumulation qui valorise le territoire. Nous nous attacherons donc à compter les différentes activités possibles plutôt que le nombre total d’usages. Ainsi, il est préférable de disposer de deux activités différentes que de deux fois la même activité.

Il s’agit ainsi de se baser conjointement sur la répartition des aires d’attraction des espaces et sur la diversité des usages qu’ils offrent pour construire les indicateurs d’analyse des espaces verts publics.