La dernière typologie tente de combiner les variables « nombre de pièces d’habitation » et « superficie des résidences principales ». L’analyse statistique de l’ensemble de ces données a permis de mettre en évidence le phénomène de regroupement des unités étudiées par rapport aux variables considérées. Le dendrogramme présenté ci-dessous permet ainsi d’expliquer la construction de la partition en sept classes.
Cette classification ascendante hiérarchique permet ainsi de regrouper les individus en fonction de leur degré de ressemblance par rapport au nombre de pièces d’habitation et à la superficie des résidences principales
La combinaison des deux facteurs permet bien évidement de confirmer l’hypothèse d’une loi de corrélation globale entre la superficie des logements et le nombre de pièces d’habitation. Cependant, l’intérêt majeur de cette typologie de synthèse est la mise en évidence de distorsions intéressantes dans la répartition du nombre de pièces et de la surface des logements. Les résultats de « l’Enquête loyers » de 2003165 fournissent en effet des éléments de comparaison intéressants. Bien que l’échantillon géographique soit nettement plus vaste que le simple territoire communal de la ville de Lyon et que l’objet d’étude ne concerne que le parc locatif privé, cette enquête renseigne néanmoins sur les surfaces habitables moyennes des logements en fonction du nombre de pièces d’habitation. Le tableau ci-dessous atteste de la corrélation entre les surfaces moyennes et le nombre de pièces au sein du parc de logements lyonnais mais il met également en exergue quelques distorsions significatives.
Nombre de pièces d’habitation des logements enquêtés | Surface moyenne des logements enquêtés |
1 pièce d’habitation | 35m² |
2 pièces d’habitation | 52m² |
3 pièces d’habitation | 73m² |
4 pièces d’habitation | 90m² |
5 pièces d’habitation et plus | 135m² |
Source : « Les loyers dans le parc privé de l’agglomération lyonnaise en 2003 », Agence d’urbanisme pour le développement de l’agglomération lyonnaise, 2004.
Par rapport à la typologie établie sur l’ensemble des logements de la ville de Lyon, il apparaît clairement que le profil des T1, correspondant aux résidences principales de 1 pièce de moins de 40m², s’inscrit dans un rapport « nombre de pièces/superficie » qui semble normalisé. Le second type est marqué par la présence de T1 et T2 globalement plus spacieux que la moyenne observée. Notre troisième profil témoigne d’une véritable distorsion : la typologie met ainsi en évidence le caractère exigu de certains T3 et la spécificité de leur regroupement géographique. Ce type se distingue en effet par la surreprésentation des résidences principales de 3 pièces de 40 à moins de 70m² alors que la surface moyenne des logements enquêtés correspond à 73m². La loi corrélative entre la superficie et le nombre de pièces se confirme pour les logements de plus grande taille. La précision de la typologie élaborée permet enfin d’en identifier le paroxysme en individualisant le phénomène de concentration des T6 de plus de 150m².
C’est donc à partir de ces trois typologies que nous avons conduit l’analyse précise de la taille des logements sur l’ensemble de la ville de Lyon. Cette classification basée sur les variables concernant le nombre de pièces et la superficie des résidences principales permet de tendre vers l’image globale des différenciations de l’espace et de comprendre quels sont les mécanismes qui l’organisent. Cependant, bien que le but de cet exercice soit de mettre en évidence les principaux contrastes du territoire lyonnais en matière de taille des logements, cette approche n’est pas sans limite.
Dans la colonne de gauche, les graphiques représentent l’écart à la moyenne pour chaque classe de nombre de pièces. Dans celle de droite, les graphiques représentent l’écart à la moyenne pour chaque classe de surface. La distribution des variables à l’intérieur de chacun des graphiques reste identique aux précédents.
L’enquête loyer correspond à un dispositif d’observation de l’évolution des loyers des agglomérations mis au point par l’Observatoire des loyers de l’agglomération parisienne (OLAP), les agences d’urbanisme et les Agences départementales pour l’information sur le logement (ADIL) à la demande de la Direction de l’habitat et de la construction du ministère de l’Equipement. L’observation menée dans ce cas est longitudinale : un même logement est décrit à deux dates (au 1/01/02 et au 1/01/03) ce qui permet de reconstituer l’évolution d’ensemble des loyers et de renseigner de manière ponctuelle sur les caractéristiques du parc privé. L’enquête sur la Communauté urbaine de Lyon est réalisée par l’Agence d’urbanisme pour le développement de l’agglomération lyonnaise auprès d’environ 1 200 locataires.