2.6. Limites de l’approche

La première et la plus fondamentale limite de cet exercice concerne l’exploitation et l’interprétation spatiale des résultats. Notre démarche que nous pouvons qualifier de « généralisation à l’envers » consiste en effet à généraliser les informations recueillies à l’échelle des îlots INSEE afin de les distribuer à chacun des bâtiments habités qui les composent. Les propriétés moyennes qualifiant un ensemble sont donc volontairement attribuées aux éléments qui constituent cet ensemble. Cette translation quelque peu rapide entre les caractéristiques d’un ensemble et celles de ces composants individuels est, par principe, contestable. Cette méthode de transfert est cependant apparue la seule qui puisse permettre d’analyser la taille des logements à une échelle fine. Nous avons ainsi pris la liberté consciente d’extrapoler les « résultats primaires » d’analyse afin de ne pas priver le diagnostic urbain de cette dimension jugée, à de nombreux égards, comme essentielle à la qualité de vie quotidienne.

Il convient ensuite de préciser que notre démarche de travail s’appuie sur une analyse de l’habitat quelque peu « désincarnée ». Cette approche globale des qualités, des disponibilités, des caractéristiques du territoire touche ici ses limites. Le logement est par définition le support de la vie individuelle et familiale. Priver l’analyse de l’habitat de sa dimension sociale tend ainsi à produire des résultats difficiles à interpréter. L’exigence de mener le diagnostic urbain sur un même référentiel géographique permet cependant de rendre compatible les résultats entre eux en vue de l’analyse multicritère de la qualité de vie. Même si cette contrainte peut être signalée comme souvent difficile, parfois inadaptée, elle ne doit en aucun cas être remise en cause, car seul ce principe de référentiel unique peut donner corps à l’évaluation globale de la qualité de vie quotidienne.