3.1.3. Typologie de synthèse

La dernière typologie tente enfin de combiner les variables concernant les nombres de pièces et les surfaces habitables. La carte IV.38. présente ainsi les résultats de cette typologie de synthèse et permet de mieux qualifier la taille des logements lyonnais. Bien que ce niveau de précision complique quelque peu la lisibilité de cette cartographie, les résultats typologiques sont présentés en sept classes afin de mettre en évidence les particularismes du parc de logements et les distorsions dans la répartition du nombre de pièces et de la surface habitable des résidences principales de la ville.

Globalement, cette représentation cartographique met en évidence un certain nombre de phénomènes marquants. Le premier concerne l’importance du parc de logement hétérogène proche du profil moyen de la ville de Lyon. En effet, un peu plus de 37% des résidences principales ne présentent aucune spécificité particulière par rapport à l’offre moyenne de logements. Il s’agit de logements de 2 à 3 pièces d’une surface habitable de 40 à 100 m². Les bâtiments largement conformes à ce profil proposant une « offre hétérogène » occupent une large part du territoire mais caractérisent davantage le centre et l’est que l’ouest de la commune.

Le second phénomène concerne à la fois les petits et les très grands logements. Cette cartographie montre en effet que ces deux types de logements aux antipodes de l’offre ne sont que des configurations marginales dont l’emprise géographique reste limitée. Les bâtiments abritant une majorité de très grands logements d’au moins 6 pièces et de plus de 150 m² caractérisent plus largement le centre et l’est de la commune. Il s’agit du secteur ouest de la Croix-Rousse (4ème arrondissement), des bâtiments bordant la Saône sur les quais du Maréchal Joffre et Tilsitt (2ème arrondissement), ceux situés aux abords du parc de la Tête d’Or le long du boulevard des Belges (6 ème arrondissement) ainsi que le large secteur de Montchat-Chambovet (3ème arrondissement). À cela s’ajoutent deux exceptions à l’ouest : l’île Barbe (île sur la Saône, 9ème arrondissement) et le nord de Saint-Rambert ainsi que quelques bâtiments éparses essentiellement localisés au cœur des secteurs Foch et Brotteaux (6ème arrondissement). Ces logements particulièrement grands ne représentent cependant que 2,2% des résidences principales de la ville de Lyon.

Carte IV-38 : taille des résidences principales : typologie globale
Carte IV-38 : taille des résidences principales : typologie globale

Les tous petits logements marqués par la prédominance des résidences de 1 pièce de moins de 40 m² sont représentés dans des proportions identiques (2,2% des résidences principales de la commune). Leur localisation géographique est néanmoins très différente. Il s’agit au contraire de bâtiments isolés et disparates situés principalement sur la rive gauche du Rhône. L’ouest de la commune ne compte que deux exceptions : quelques rares bâtiments au nord de Vaise (9ème arrondissement) et ceux de la Résidence Universitaire André Alix (Saint-Irénée, 5ème arrondissement). Ce profil de petits T1 désigne ensuite de rares bâtiments du centre de la Croix-Rousse (4ème arrondissement) et du sud de Perrache (2ème arrondissement) alors que la majorité se localise en rive gauche, essentiellement dispersée au sud de la Part-Dieu (3ème arrondissement), autour des universités quai Claude Bernard (7ème arrondissement), de la Manufacture des Tabacs et de la Faculté de Médecine et de Pharmacie (8ème arrondissement).

Un profil se distingue ensuite particulièrement. Il s’agit des T1 et T2 jugés spacieux marqués ainsi par la prédominance de logements de 1 et 2 pièces de moins de 70 m². Cette caractéristique concerne plus d’un tiers des bâtiments de la ville de Lyon et désigne essentiellement le centre urbain (centre Croix-Rousse, pentes de la Croix-Rousse, le Vieux Lyon, Presqu’île, Perrache), son extension au cœur de la rive gauche (essentiellement Brotteaux, Paul Bert, Pasteur/Guillotière/Facultés) et des centres denses plus secondaires (le grand centre de Vaise et Saint-Just) pour ensuite couvrir de manière plus sporadique la frange est de la commune.

Cette carte permet également de mettre en évidence une distorsion significative dans la répartition du nombre de pièces et de la surface habitable. Cette typologie témoigne en effet du caractère exigu de certains T3. Des bâtiments se distinguent en effet par la surreprésentation des résidences principales de 3 pièces d’une surface habitable de 40 à moins de 70 m². Cette spécificité marquant l’offre de logements touche plus de 6% des résidences principales de la ville de Lyon et caractérise essentiellement les bâtiments au nord de la rue des Docteurs Cordier Berlioz, le plateau de la Duchère (9ème arrondissement), le secteur de Champvert et de Ménival (5ème arrondissement), les bâtiments de part et d’autre de la rue Hénon, quelques rares bâtiments isolés de part et d’autre du boulevard de la Croix-Rousse (4ème arrondissement), le secteur de Gerland (7ème arrondissement), de Grange Rouge (8ème arrondissement) ainsi qu’un certain nombre de bâtiments plus dispersés à l’est de la commune (3ème et 8ème arrondissements). Ces entités font ainsi état d’un « rétrécissement » non négligeable de la taille des logements puisqu’elles sont marquées à la fois par des résidences de 3 pièces et des surfaces habitables réduites. Il s’agit donc d’une caractéristique intéressante et significative pour l’appréciation de la taille des logements.

Les bâtiments caractérisés par la prédominance de logements de 4 pièces de 70 à 100 m² représentent 17% des résidences principales de la commune alors que 13% d’entre eux correspondent à de grands logements marqués par la prédominance des 5 pièces de 100 à 150 m². Ce profil de grands logements (5 pièces de 100 à 150 m²) se déploie sur l’ensemble du territoire :

Les logements principalement composés de 4 pièces de 70 à 100 m² viennent géographiquement complétés les territoires préalablement marqués par la présence de très grands logements. Ce profil caractérise ainsi largement le centre de la Croix-Rousse ainsi que les franges plus périphériques de la commune. Cette spécificité semble néanmoins plus marquée à l’ouest qu’à l’est de Lyon. Quelques secteurs apparaissent de manière plus isolée. C’est par exemple le cas de Gerland (7ème arrondissement) ou du Moulin à Vent (8ème arrondissement). Globalement, près d’un tiers du parc est marqué par la grande taille des logements. Ce caractère spacieux semble davantage favoriser l’ouest de la commune. Au contraire, le centre et l’est de Lyon apparaissent comme des territoires plus fragmentaires où l’offre de logements est plus hétérogène et géographiquement diversifiée.