3.2. Structure du parc et analyse des disparités spatiales de la répartition de la taille des logements

La carte IV.39. est construite à partir de l’analyse typologique menée conjointement sur les deux variables « nombre de pièces d’habitation » et « superficie des résidences principales ». Elle tente de simplifier la hiérarchisation des bâtiments de la ville de Lyon en fonction de leur taille. Cette carte de synthèse se propose alors de qualifier les bassins de vie en fonction de l’espace dont disposent les logements. À la différence des autres thèmes traités, il semble difficile d’évaluer la qualité des cadres de vie par la simple prise en compte de la taille des résidences principales. Il apparaît clairement que seule l’appréciation de la correspondance entre la taille des logements et la structure des familles qui les occupent peut convenablement nous renseigner. Notre démarche s’axe volontairement sur l’estimation de l’offre et des potentialités du territoire sans lien direct avec la population résidente. Cette étape de croisement, loin d’être jugée inutile, fera l’objet d’expérimentations développées dans la cinquième partie de ce document. Il s’agit pour l’instant de restituer « l’offre de logements » disponible sur le territoire lyonnais et d’en apprécier la taille. Pour ce faire, cette représentation cartographique traduit la structure du parc de logements en 5 classes de taille :

Globalement, cette carte met en évidence de profondes disparités spatiales quant à la répartition de la taille des logements. Elle montre également la diversité de la structure du parc. En effet, celui-ci se compose quasiment à part égale de logements spacieux, de logements intermédiaires et de logements très exigus.

Nous pouvons noter que 14% des résidences principales se composent majoritairement de logements particulièrement spacieux. Elles caractérisent principalement trois secteurs centraux, à savoir l’ouest de la Croix-Rousse et son extension au sud sur les Chartreux (1er et 4ème arrondissements), le secteur Ainay le long des quais du Maréchal Joffre et Tilsitt (2ème arrondissement) ainsi le secteur des Brotteaux (nord du 6ème arrondissement). Les logements très spacieux se situent ensuite largement sur les franges périphériques de la commune. Il s’agit du nord de Saint-Rambert et du secteur de Pierre Valdo pour la frange ouest et de Montchat-Chambovet pour le secteur est. Les logements spacieux, représentant également 14% des bâtiments habités de la ville de Lyon, viennent se greffer sur les territoires préalablement marqués par la présence de logements très spacieux. Cette continuité marque tout particulièrement le centre de la Croix-Rousse et semble plus significative à l’ouest qu’à l’est de la commune. Les secteurs de Gerland (7ème arrondissement) et du Moulin à Vent (8ème arrondissement) apparaissent isolément caractérisés par des logements spacieux. Au total, un petit tiers du parc dispose de logements spacieux. Cette caractéristique semble davantage favoriser l’ouest de la commune alors que le centre et l’est disposent d’un parc plus hétérogène et diversifié.

Carte IV-39 : structure du parc de logements
Carte IV-39 : structure du parc de logements

Comme le montre le graphique ci-dessous, 34% des résidences principales se caractérisent par des logements de taille intermédiaire. Il s’agit ainsi d’un parc proche du profil moyen de la ville structuré autour d’une offre de logements hétérogène.Ce tissu urbain de logements intermédiaires occupe de manière interstitielle l’ensemble du territoire lyonnais. Ce type de logements caractérise principalement le centre urbain lyonnais, à savoir le secteur de la Croix-Rousse, la Presqu’île et le centre de la rive gauche. Les logements intermédiaires se localisent également autour de centres plus secondaires et couvrent plus largement l’est que l’ouest.

Graphique IV.11. Taille des logements : répartition des bâtiments habités
Graphique IV.11. Taille des logements : répartition des bâtiments habités

Le tissu urbain de logements exigus est singulièrement lacunaire et ne concerne que 5% des bâtiments habités lyonnais. Quelques entités apparaissent cependant. C’est par exemple le cas du plateau de la Duchère, du secteur de Rochecardon, des bâtiments de part et d’autre de la rue des Docteurs Cordier Berlioz (9ème arrondissement) ou des secteurs de Champvert et Ménival (5ème arrondissement). Pour le reste, les résidences principales dites intermédiaires sont disséminées sur l’ensemble du territoire sans réellement le structurer.

Il convient de signaler qu’un tiers du parc est structuré par des logements de taille modeste. Ce tissu urbain de logements très exigus caractérise essentiellement le centre urbain dense comme le centre de la Croix-Rousse, les pentes de la Croix-Rousse (4ème arrondissement), les Brotteaux (6ème arrondissement) ou le large secteur Guillotière/Faculté/Jean Macé situé entre le cours Gambetta et l’avenue Berthelot (7ème arrondissement). Il se concentre également autour des centres urbains plus secondaires comme le centre de Vaise (9ème arrondissement), le Vieux Lyon, le secteur de Saint-Irénée (5ème arrondissement) ou Perrache (2ème arrondissement). Le caractère exigu des logements est également plus significatif à l’est de la commune. Ce tissu occupe de nombreux cœurs de quartier comme par exemple celui de Bellecombe (de part et d’autre de la rue Viabert, 6ème arrondissement), celui de Monplaisir/Lumière et des Etats-Unis (8ème arrondissement).

Finalement, cette représentation cartographique, au-delà de la stricte analyse de la taille des résidences principales, renseigne sur la structure urbaine de la ville. Elle permet de mettre en évidence les profondes disparités spatiales de l’offre de logements. Cette hiérarchisation de la taille des habitations permet ainsi de qualifier la structure des cadres de vie lyonnais. En cherchant à estimer la taille des logements, cette analyse permet également de hiérarchiser la capacité des bassins de vie à répondre au besoin le plus fondamental des habitants. Bien que cette approche par l’offre ne puisse restituer toute la complexité de l’habitat et ne prenne pas en compte le lien entre le logement et ses occupants, elle permet néanmoins d’apprécier les logements au travers d’une caractéristique jugée indispensable à la qualité du quotidien. Cette difficile problématique de la taille des logements permet par conséquent d’évaluer la qualité de vie quotidienne au plus près des préoccupations citadines.