1.2. Espaces verts, commerces de proximité, transports en commun : les points noirs de la qualité de vie quotidienne des lyonnais

Les critères les plus dommageables pour la qualité de vie quotidienne des lyonnais sont au nombre de trois. La disponibilité des espaces verts publics est incontestablement l’élément le plus discriminant. Comme le montre le graphique présenté ci-après, plus des trois quart des lyonnais disposent d’un cadre de vie dépourvu d’espace vert.

Graphique V.1. Disponibilité des espaces verts : une profonde discrimination sociale
Graphique V.1. Disponibilité des espaces verts : une profonde discrimination sociale

© BARBARINO-SAULNIER Natalia, 2005.

En effet, 40% des habitants de la commune résident au sein d’un cadre de vie particulièrement dégradé par l’absence d’espace vert dont ils disposent. 33% d’entre eux, soit un lyonnais sur trois, vivent également dans un cadre de vie dégradé où la disponibilité des espaces verts reste rare. Seulement 10% des habitants bénéficient d’espaces de vie plus préservés. La proximité d’un espace vert demeure donc un privilège auquel seule une part fort limitée de la population peut prétendre.

Il en est de même pour l’accès aux commerces et services de proximité : 60% des lyonnais sont à cet égard peu desservis. Comme l’illustre le graphique suivant, 40% des habitants résident ainsi dans un cadre de vie très dégradé. Affectés par une couverture commerciale obsolète, près d’un lyonnais sur deux ne dispose que de très faibles potentialités commerciales. À cela s’ajoute d’importantes faiblesses du bassin d’approvisionnement.

Graphique V.2. Commerces et services de proximité : sources d’importantes disparités sociales de la qualité de vie
Graphique V.2. Commerces et services de proximité : sources d’importantes disparités sociales de la qualité de vie

© BARBARINO-SAULNIER Natalia, 2005.

En effet, 20% de la population déplorent un cadre de vie dégradé pourvu de faibles disponibilités commerciales alors que respectivement 17% d’entre eux connaissent soit une situation intermédiaire, soit plus avantagée. Seulement 6% des lyonnais bénéficient au contraire d’un cadre de vie très favorisé profitant ainsi d’une couverture commerciale à la fois importante et diversifiée.

Finalement, les disponibilités commerciales occasionnent de profondes disparités sociales dans la mesure où une part importante de la population lyonnaise est exclue du dynamisme commercial de proximité et se trouve par conséquent dans l’impossibilité de répondre à ses besoins quotidiens d’approvisionnement 178 .

L’armature des transports publics n’est pas sans conséquence sur la qualité de vie quotidienne des lyonnais. Bien que globalement moins discriminant, le réseau de transports en commun organise cependant d’importantes disparités sociales. Comme le montre le graphique suivant, un lyonnais sur trois réside dans un environnement particulièrement dégradé, marqué par une très faible capacité de déplacement multimodal. 15% des habitants évoluent ensuite dans un cadre de vie dégradé où la disponibilité des transports en commun reste faible. Au total, près de la moitié de la population lyonnaise (soit 48% des habitants) déplore une faible connexion au réseau de transports en commun, ce qui peut être préjudiciable pour la qualité de vie quotidienne.

Graphique V.3. Disparités sociales de la qualité de vie au regard de la disponibilité du réseau de transports en commun
Graphique V.3. Disparités sociales de la qualité de vie au regard de la disponibilité du réseau de transports en commun

© BARBARINO-SAULNIER Natalia, 2005.

Cette analyse permet ainsi de mettre en évidence les faiblesses de la desserte des transports en commun lyonnais. 19% de la population bénéficie en effet d’un cadre de vie intermédiaire, 20% d’entre eux évoluent dans un cadre de vie avantagé alors que seulement 13% des habitants profitent de très fortes capacités de déplacement mises à leur disposition. Les capacités de déplacements, susceptibles de répondre aux attentes des habitants, ne sont pas assurées de manière identique partout.

Notes
178.

La nomenclature commerciale utilisée est quelque peu restrictive dans la mesure où elle ne permet pas de prendre en compte le cas particulier des hypermarchés en centre urbain. Ceux-ci peut en effet jouer un rôle important dans l’armature commerciale de proximité.