1.1. Les premières pierres d’un observatoire de la qualité de vie urbaine

Cette méthode d’évaluation permet de centraliser les premiers éléments nécessaires à l’observation de la qualité de vie urbaine. Cette démarche offre de ce fait la possibilité de coordonner, avec un même degré d’exigence et selon un système de référence géographique comparable, une somme non négligeable d’informations permettant une hiérarchisation homogène des espaces de vie. Les données de gestion locale sont ainsi rassemblées aux côtés de connaissances relatives au fonctionnement urbain. Ce procédé permet, à partir d’analyses thématiques, de tendre vers la capitalisation d’états des lieux. L’aboutissement de ce travail de recherche fixe les fondations d’une connaissance globale du territoire lyonnais au regard des disparités spatiales des éléments qui structurent la qualité de vie. Ce fond de connaissances permet la mise en place des principaux jalons d’une veille sur l’ensemble des thématiques jugées nécessaires à la qualité de vie quotidienne. Cette capitalisation raisonnée de l’information permet de porter un regard à la fois éclairé et vigilant sur l’ensemble du territoire et contribue par conséquent à la compréhension de la ville.

Cependant, la question fondamentale que posent les observatoires réside dans la continuité de la démarche. L’enjeu est alors de considérer avec une attention suivie les critères de qualité de vie. Cette investigation attentive des phénomènes, sans volonté initiale de les modifier, nécessite cependant un ancrage temporel. L’observation des caractéristiques intrinsèques des cadres de vie est en soi une connaissance essentielle, mais l’évolution des tendances représente un enrichissement indéniable du processus d’étude et de réflexion. L’essence même de l’observation urbaine est de pouvoir suivre les mutations de la ville dans la durée et de comprendre ainsi les changements qui affectent la structure urbaine. Cet outil d’observation pose le problème crucial de la pérennité de l’information et de la réactualisation des données et interroge donc sur la continuité de la connaissance. La viabilité d’un tel dispositif nécessite en effet une démarche permanente de mise à jour des variables afin de mesurer les processus d’amélioration, les phénomènes de dégradation ou la constance des conditions initialement observées. Cet exercice lourd d’évaluation de la qualité de vie quotidienne constitue par conséquent le degré zéro d’une procédure qui pour être réellement efficace doit s’accompagner d’un investissement à plus long terme. Il est alors nécessaire de passer de la photographie à la véritable observation. Le suivi dans le temps des différents indicateurs de la qualité de vie s’inscrit donc dans la continuité « naturelle » de la démarche qui vient d’être menée. Ce travail induit finalement la formalisation d’un observatoire durable de la qualité de vie urbaine capable de dresser un bilan objectif des potentialités et des carences de l’espace habité et de rendre compte des évolutions susceptibles de marquer le tissu urbain.