Problématique de nos travaux

Comme nous l’avons brièvement souligné dans cette introduction, toutes les odeurs rassemblées dans une même catégorie doivent partager des critères. Bien que ce postulat soit simple et qu’un grand nombre de chercheurs aient tenté de représenter des classifications savantes des odeurs, ces hiérarchies restent très peu explicitées, du fait ─ entre autres ─ de la variabilité observée d’un individu à l’autre, d’une classification à l’autre. Quelles sont alors ces propriétés, ces critères qui comptent lors de la création d’un groupe d’odeurs ? Quels sont les éléments qui permettent ou non de trouver deux odeurs perceptivement voisines ou distantes dans notre espace olfactif ?

Ce premier chapitre comprend deux expériences. La première est relative à la classification naturelle (perceptive) réalisée sur des odorants purs sélectionnés dans la base odorante du champ des odeurs (Jaubert et al., 1987) et nous a permis de vérifier l’existence d’une « méta organisation » de l’espace des odeurs et le rôle des critères naturels jouant un rôle dans l’activité classificatoire. Dans la seconde expérience, nous avons mis en place une procédure originale nous permettant d’examiner plus précisément l’influence des connaissances sémantiques sur la formation subjective ou individuelle des catégories cognitives relatives aux odeurs.