2.1.3 Résultats

Tab. 7 : Moyenne sur 22 sujets du nombre de groupes et du nombre classes uniques réalisées. Le nombre de groupes ainsi que le nombre de groupes composés d’un seul objet (odeur ou étiquette) n’est pas différent entre les deux conditions.
  Perception Imagerie
Moyenne du nombre de groupes 7 7
Moyenne du nombre de classes uniques 51 53
Fig. 6 : Arborisations de Guénoche relatives aux conditions « Perception » (A) et « Imagerie » (B).

Les arborisations réalisées à partir des regroupements effectués représentent les objets comme des feuilles sur un arbre, la distance entre les feuilles reflète le degré de ressemblance entre les objets. Dans la condition « Perception » (a), 2 groupes sont à remarquer : [Citron-Orange] et [Ail-Fioul-Poisson] alors que dans la condition « Imagerie » (b), 3 groupes ont été réalisés : [Violette-Lavande], [Pomme-Mûre-Orange-Citron] et [Vanille-Cannelle].

Fig. 7 : Les MDS permettent de représenter les odorants sur un plan et de corréler les dimensions organisatrices de l’espace aux variables psychophysiques qui expliquent le plus de la variance totale de la population testée. La représentation multidimensionnelle de la condition « Perception » (a) indique que le premier facteur organisateur de l’espace est corrélé aux dimensions d’hédonicité et de familiarité. En ce qui concerne la représentation de la condition « Imagerie » (b), le facteur 1 n’est corrélé qu’à la dimension hédonique.

L’arborisation de la condition « Perception » (fig. 6A) illustre les regroupements réalisés par les sujets ainsi que la puissance de ces regroupements. On peut voir que seulement 2 groupes sont robustes et supportés à 96 % par la représentation (Ail – Fioul - Poisson) et à 100 % (Citron - Orange). L’arborisation de la condition « Imagerie » (fig. 6B) montre que 3 groupes sont robustes. Deux groupes sont supportés à 100 % (Violette Lavande – Mûre – Pomme – Orange – Citron) et un groupe est supporté à 96 % (Vanille – Cannelle).

L’analyse multidimensionnelle effectuée confirme les premières observations en « Perception » (fig. 7a) et donne une proportion de variance expliquée de 96.85 %.

Dans la condition « Imagerie » (fig. 7b), la proportion de variance expliquée atteint 94.96 %.

Fig. 8 : Types d’expressions linguistiques utilisées dans les conditions « Perception » et « Imagerie ». En condition Perception, les sujets ont utilisé plus d’expressions de type sémantique objets alors qu’ils utilisent plus d’expressions de type sémantique propriétés dans la condition « Imagerie » (A). En (B), on remarque que les sujets font appel à des référents naturels pour décrire les odeurs seules (Perception).

L’analyse sémantique (fig. 8a) montre que les sujets ont utilisés des verbalisations différentes selon la condition expérimentale F[21,1=8.794, p<.008].

L’emploi de descripteurs sémantiques de type « objets » est plus important dans la condition « Perception » (t=4.012, p=0.0002) tandis qu’ils ont utilisé plus de propriétés dans la condition « Imagerie »(t=-1.75, p=0.086).

De la même manière, l’analyse référentielle (fig. 8b) a montré un effet de la condition sur la verbalisation F[21,1)=4.620, p<.05]. Les sujets ont utilisé plus de référents de type « objets naturels » pour décrire les odeurs dans la condition « Perception » que dans la condition « Imagerie » (t=2.161, p=0.0364).

- Expérience 2 : Condition « Perception » et « Avec Noms »

Tab. 8 : Moyenne sur 22 sujets du nombre de groupes et du nombre classes uniques réalisées. Le nombre de groupes ainsi que le nombre de groupes composés d’un seul objet (odeur ou étiquette) est significativement plus petit dans la condition « Avec Noms ».
  Perception Avec Noms
Moyenne du nombre de groupes 7 5
Moyenne du nombre de classes uniques 51 22
Fig. 9 : Arborisations de Guénoche relatives aux conditions « Perception » (A) et « Avec Noms » (B). Ces représentations réalisées à partir des regroupements effectués représentent les objets comme des feuilles sur un arbre, la distance entre les feuilles reflète le degré de ressemblance entre les odeurs. Dans la condition « Perception » (A), 2 groupes apparaissent : [Citron-Orange] et [Ail-Fioul-Poisson] alors que dans la condition « Avec Noms » (B), 3 groupes ont été constitués : [Violette-Herbe], [Orange-Citron] et [Ail-Fioul-Poisson].
Fig. 10 : Les MDS permettent de représenter les odorants sur un plan et de corréler les dimensions organisatrices de l’espace aux variables psychophysiques qui explique le plus la variance totale de la population testée. La représentation multidimensionnelle de la condition « Perception » (c) indique que le premier facteur organisateur de l’espace est corrélé aux dimensions d’hédonicité et de familiarité. En ce qui concerne la représentation de la condition « Imagerie », le facteur 1 n’est corrélé qu’à la dimension hédonique.

L’arborisation de Guénoche de la condition « Perception » (fig. 9a) illustre les regroupements réalisés par les sujets ainsi que la puissance de ces regroupements. On peut voir que seulement 2 groupes sont robustes et supportés à 96 % par ce type de représentation (Ail – Fioul - Poisson) et à 100 % (Citron - Orange). L’arborisation concernant la condition « Avec Noms » (fig. 9b) fait apparaître 3 groupes robustes. Deux d’entre eux sont supportés à 100 % (Citron – Orange) et (Ail – Fioul - Poisson) et un dernier supporté à 97 % (Herbe – Violette).

Les analyses multidimensionnelles réalisées permettent de confirmer les regroupements observés à l’aide des arborisations.

Dans la condition « Perception » (fig. 10a) donne une proportion de variance expliquée de 96.85 %.

- Le facteur F1 : F[4,15=21.772, p<0.0001] est corrélé à la dimension hédonique avec t=5.057, p<0.00041 et familiarité avec t=2.276, p<0.044

- Les facteurs F2 : F[4,16=1.385, p>0.05] et F3 : F[4,15=0.551, p>0.05] ne sont pas significativement corrélés à une sdes dimensions psychophysiques.

Pour la condition « Avec Noms » (fig. 10b), la MDS montre que la proportion de variance expliquée atteint  91.015 %.

- Le facteur F1: F[4,15=14.967,p<0.00021] est corrélé à la dimension hédonique (t=5.607,p<0.00021), mais les facteurs F2: F[4,15=1.422, p>0.05] et F3 : F[4,15=0.899, p>0.05] n’est pas significativement corrélé à une des dimensions psychophysiques.

Fig. 11 : Types d’expressions linguistiques utilisées dans les conditions « Perception » et « Avec Noms ». En « Perception » (a), les sujets ont utilisé plus d’expressions de type sémantique « objets » alors qu’ils utilisent plus d’expressions de type sémantique « propriétés » dans la condition « Imagerie ». En (b), on remarque que les sujets font appel à des référents naturels pour décrire les odeurs seules (Perception).

L’analyse sémantique (fig. 11a) indique que la condition « Avec Noms »ou « Perception » a un effet sur le type de verbalisation employée pour décrire les odeurs F[21,1=8.245, p<.008]. Les sujets utilisent d’avantage d’expressions linguistiques de type « objets » dans la condition « Perception » que dans la condition « Avec Noms »(t=4.512, p<0.0001).

En ce qui concerne l’analyse référentielle (fig. 11b), bien que la double dissociation ne soit pas significative (la condition n’influence pas le type de référents choisi pour décrire les odeurs) F[21,1=3.959, p=.0598], on trouve significativement plus de référents naturels dans la condition « Perception » que dans la condition « Avec Noms » (t=2.875, p<0.007).

Parmi les référentiels utilisés pour décrire les odeurs, nous avons comptabilisé le nombre d’occurrences des référents « hédoniques » (positives : agréables ou négatives : désagréables) pour chaque condition. Un tableau de contingence a donc été calculé de manière à effectuer un test Chi2.

Notre hypothèse était que la fréquence d’utilisation des termes hédoniques était significativement différentes selon la condition expérimentale. Le Chi 2 calculé à partir de ces résultats pour N=66 sujets et un degré de liberté df=2 (X2obs = 2,49) a été comparé au Chi 2 théorique (X2thé = 5,99, à un seuil de .05) de la table Chi2 et a confirmé notre hypothèse de départ. La condition expérimentale a un effet sur la fréquence de référents hédoniques utilisés pour décrire les odeurs.

Tab. 9 : Tableau de contingence sur le nombre d’occurrences de référents hédoniques pour les trois conditions expérimentales. Les nombres en gras représentent les fréquences d’occurrences observées et les chiffres en clairs sont les fréquences d’occurrences théoriques. Dans ce plan expérimental, le degré de liberté ddl = (3-1)(2-1) et N = 66 sujets.
  H + H - Total
Avec noms 2424,13 3938,87 63
Perception 1215,32 2824,68 40
Imagerie 18
14,55
20
23,45
38
Total 54 87 141
Fig. 12 : Comparaison du nombre d’expressions linguistiques de type « hédoniques » utilisées selon la condition expérimentale. On remarque que dans les conditions « Perception » et « Avec Noms », les sujets utilisent plus de termes hédoniques négatifs (désagréables) que de termes hédoniques positifs (agréables). Dans la condition « Imagerie », le nombre de termes agréables et désagréables est considéré comme équivalent.

Dans ces conditions, l’analyse de la variance a montré que les sujets utilisaient plus de termes reflétant une valence émotionnelle négative dans les conditions « Perception » (t=4,608, p<.0001) et « Avec Noms » (t=5,971, p<.0001). Dans la condition « Imagerie », aucune orientation hédonique dans la description verbale des odeurs n’est à souligner (figure 12).