2.4 Conclusions

Nous avons montré que dans le domaine de la psychophysique, la consigne relative à la tâche qui est donnée aux sujets peut être décisive quant aux résultats obtenus. Dans le cadre de notre étude, un exercice d’imagerie mentale olfactive stipulé aux sujets par une consigne claire incite les sujets à manipuler des « objets » tout à fait comparables à des images mentales olfactives.

L’apport d’informations sémantiques (les noms d’odeurs) a une influence sur la catégorisation : dans les conditions « Imagerie » et « Avec noms », où elle est présente, permettent un meilleur accord inter-sujets. Cependant, comme on l’a remarqué, ces groupes sont très différents, et la seule proximité maintenue est celle entre ‘Citron’ et ‘Orange’. On a en revanche plus de points communs entre les deux conditions dans lesquelles les odeurs sont présentes qu’entre les deux situations avec indices sémantiques : le groupe des « désagréables » se maintient, la paire [Citron – Orange], et une nouvelle catégorie d’ordre ‘végétal’ apparaît.

Hormis le pôle des odeurs désagréables, les sujets francophones semblent capables de distinguer au moins une catégorie « fleurs », « fruits » (et parmi ceux-ci les agrumes) et « épices ». Ceci correspondrait aux catégories utilisées par les belges francophones pour décrire les parfums les plus répandus (Beguin, 1993).

L’expression linguistique oppose la condition « Perception » aux 2 autres : que les odeurs soient présentes (Avec noms) ou non (Imagerie) les sujets expliquent leurs catégories sur la base de propriétés, et en termes d’objets dans la condition « Perception ».

En conclusion, la présence des connaissances sémantiques influence fortement l’expression en langue, mais moins nettement la catégorisation, qui diverge dans la condition où les odeurs sont imaginées.