2.2.1.4 Les projections épithélio-bulbaires

Fig. 18 : Représentation schématique de la région olfactive située entre le bulbe olfactif et la lumière de la cavité nasale. Sous le bulbe olfactif, on remarque une stratification en 3 grandes couches successives : la lame criblée, le chorion et la muqueuse olfactive constitué d’une sur lequel se trouve le mucus secrété par les glandes de Bowman. (Leffingwell, 2001).

Les axones des neurones récepteurs olfactifs traversent la lame basale et se regroupent dans le chorion en faisceaux constitués de 10 à 100 axones, enrobés d’une gaine de cellules de Schwann. L’ensemble de ces faisceaux constitue le nerf olfactif qui pénètre dans la boite crânienne par les orifices de la lame criblée de l’ethmoïde (fig. 18). Chaque « nerf » (correspondant à chaque narine) rejoint le bulbe olfactif de manière ipsilatérale. Le bulbe olfactif est une bandelette de 1 cm de long chez l’humain dans laquelle les neurones récepteurs font synapse avec les dendrites des cellules de second ordre (ou neurones relais de l’information olfactive) : les cellules mitrales. Ces synapses se font dans des petites zones de neuropile sphériques, délimitées par des cellules périglomérulaires, les glomérules dont le nombre est estimé à 2000 environ.

D’un point de vue fonctionnel, ces glomérules représentent une première étape du traitement qualitatif de l’information olfactive puisqu’on peut y observer des synapses dendro-dentritiques entre cellules peri-glomérulaires et neurones relais ainsi que des synapses axo-dendritiques entre les cellules péri-glomérulaires d’un glomérule voisin et les neurones relais (Fig. 19).

Fig. 19 : Les axones des cellules réceptrices entrent en connexion synaptique avec les neurones relais, les cellules mitrales, dont les corps cellulaires sont situés dans la profondeur de cette structure. Les relations synaptiques entre les axones des neurorécepteurs et les dendrites des cellules mitrales prennent place dans des formations individualisées sphériques les "glomérules olfactifs". Le bulbe olfactif contient également deux principales catégories de neurones locaux (les cellules périglomérulaires et les cellules granulaires) qui, excités synaptiquement par les cellules mitrales, leur adressent en retour une inhibition régulatrice de leur activité.

Une des particularités du bulbe olfactif, tel qu’établi chez le rat ou la souris, est qu’il abrite, en quelque sorte, une cartographie des stimuli olfactifs : ainsi, un stimulus donné va activer de manière reproductible une zone donnée du bulbe. Ce phénomène a été mis en évidence au niveau des glomérules olfactifs, le lieu de convergence de quelques milliers d’axones primaires en provenance de la cavité nasale. La décharge neuronale des neurorécepteurs vient stimuler des cellules mitrales qui répondent à leur tour par des bouffées de potentiels d’action et redistribuent le message olfactif qu’elles ont reçu. Ainsi, selon la conception actuelle, le système olfactif dresserait des « cartes » spatio-temporelles des odeurs (Brand, 1999).