Au début du siècle, Zwaardemaker présente le principe selon lequel l'intensité perçue d'un mélange d'odorant est inférieure à la somme des intensités perçues de chacun de ces éléments pris séparément. Il appelle alors ce phénomène la « compensation » (Zwaardemaker, 1925).
Cain et Drexler ont défini plus précisément les phénomènes observés sur l'intensité perçue de mélanges d'odorants (Cain & Drexler, 1974), et distinguent les 6 cas de figures suivants :
Berglund et collaborateurs proposèrent de faire une distinction dans la perception de la qualité d'un mélange d'odorants. Selon eux, la perception peut être définie comme hétérogène ou comme homogène selon que l’odeur de chacun des composants peut être perçue ou non dans le mélange (Berglund et al., 1976).
Un mélange est dit « hétérogène » lorsque les odeurs propres à chacun de ses composants sont distinctes dans le mélange. En fait, la perception est considérée comme hétérogène si l'odeur d'au moins un des composants est perceptible dans le mélange.
Un mélange est dit « homogène » lorsque les odeurs propres à chacun de ses composants ne sont plus perceptibles et que l'odeur du mélange est différente de celles des composants.
En reprenant les définitions de Cain et Drexler concernant les mélanges homogènes, ils ont défini trois phénomènes pouvant apparaître avec des mélanges hétérogènes:
Il est à noter que le masquage pourra être défini comme la transformation de la qualité d'une odeur en une autre, par l’ajout d’un nouveau composé dit « masquant ». La neutralisation représente une diminution de l’intensité d’une odeur consécutive à l’ajout d’un nouveau composé dit neutralisant.
Dans la pratique, ces deux termes sont souvent confondus 1 . Le terme de masquage est généralement appliqué à l'hypo-addition dans les mélanges hétérogènes et correspondrait ainsi du point de vue qualitatif à la définition de l'antagonisme proposé par Berglund et ses collaborateurs (1976).
Le masquage peut se concevoir comme la diminution d’intensité d’une composante d’une odeur, au profit ou non d’autres composantes odorantes, notamment celle du composé ajouté.