2.4.2 La théorie des vibrations ou théorie vibrationnelle

Un autre courant de recherche, initié en 1938 (Dyson, 1938), suggère que ce sont les vibrations moléculaires des substances odorantes qui sont responsables de l'odeur des molécules. Cette théorie a été approfondie et développée par Wright (Wright, 1977). Ce dernier propose que les récepteurs aux odeurs soient activés par les vibrations moléculaires des odorants, dues à l'agitation thermique. Selon cette hypothèse, il faut considérer la région des spectres d’absorption infrarouge (spectres IR) qui s'étend de 100 à 500 cm-1. Chaque récepteur aux odeurs ne serait sensible qu'à une partie restreinte de cette région spectrale: selon Wright, la largeur de la bande spectrale que reconnaît un récepteur aux odeurs serait de 12,8 cm-1 (Wright, 1977). Selon un tel système, la discrimination des molécules odorantes est possible parce que les substances odorantes ont des spectres de vibrations variés et que les récepteurs reconnaissent des bandes spectrales différentes.

Cette théorie a été abandonnée pour deux raisons principalement. Premièrement, aucun mécanisme plausible n'a été proposé pour expliquer comment les récepteurs détectaient les vibrations moléculaires. Deuxièmement, et c'est surtout ce point, qui a fait rejeter la théorie des vibrations, de nombreux énantiomères ont des propriétés odorantes différentes ; les énantiomères du menthol et de la carvone sont les exemples les plus connus. Or, de manière systématique, les spectres vibrationnels de deux énantiomères sont rigoureusement identiques !