2.4.3 Vers une nouvelle théorie vibrationnelle

En 1996, Turin suggère de reprendre la théorie des vibrations mais en la modifiant un peu (Turin, 1996). Il propose en particulier un mécanisme détaillé et plausible pour rendre compte de la détection des vibrations moléculaires des odorants par des récepteurs protéiques. Ce mécanisme est basé sur le principe de la spectroscopie électronique par effet tunnel inélastique (IETS pour l'anglais Inelastic Electron Tunneling Spectroscopy).

Le mécanisme est le suivant. Un donneur de force électromotrice (source d'énergie fournissant des électrons) doit être présent, il pourrait s'agir du NADPH (b-Nicotinamide Adenine Dinucleotide Phosphate). Celui-ci fournit des électrons à un site accepteur du récepteur aux odeurs. Ce dernier est activé lorsqu'il y a un transfert de ces électrons vers un autre site, du récepteur aux odeurs, site en interaction avec la protéine G et peut-être également avec du zinc. Ce transfert d'électrons ne peut se produire que si le récepteur aux odeurs contient dans son site de liaison une molécule odorante possédant un mode de vibration dont l'énergie correspond à l'écart d'énergie entre les deux sites en question du récepteur aux odeurs. Avec un tel mécanisme, ce sont les spectres obtenus par IETS (spectres IETS) qu’il faut considérer et la région des spectres à prendre en compte s'étend jusqu'à 4000 cm-1 (Turin, 1996, 2002; Turin & Yoshii, 2003).