Comme nous le suggérions à la fin de la partie introductive de ce chapitre, selon Turin, il serait possible de « synthétiser » une odeur proche de celle de la vanilline (molécule évoquant la vanille) en mélangeant des volumes égaux de guaiacol (note odorante, douce, phénolée) et de benzaldéhyde (évoquant l’amande amère). Ainsi, comme l’illustre la figure 28 ci-après, dans une proportion 1:1, une note odorante « vanille» serait perceptible par les sujets humains (Turin, 1996).
Ainsi, à titre d’exemple, la vibration résultante, calculée par Turin, du mélange benzaldéhyde et de guaiacol est proche de celle émise par la molécule de vanilline elle-même et provoque par conséquent l’illusion perceptive d’une odeur de vanille (fig. 29).
Si le concept de cette théorie est bien plus complexe que celui qui a été précédemment esquissé et reste éloigné de nos préoccupations scientifiques dans ce mémoire de thèse, l’exemple concernant le mélange binaire conduisant à la perception d’une odeur de vanille a retenu notre attention et nous avons décidé d’élaborer une procédure psychophysique nous permettant de vérifier l’existence de ce que nous définirons par la suite comme « l’accord fusion vanille » (ACCF Van).
Dans son article, Turin mentionne l’existence de l’accord vanille, en proportion volumique (1:1) de chaque composant du mélange, mais ne précise pas les concentrations molaires du benzaldéhyde et du guaiacol à utiliser.
Dans un premier temps, nous avons voulu vérifier la présence éventuelle d’une note « vanille » dans différents mélanges de benzaldéhyde et de guaiacol (en proportions 1:1), mais à différentes concentrations. Notre objectif était de sélectionner le mélange qui apporterait le meilleur consensus quant à l’odeur de vanille et, dans un second protocole, de le confronter à une sélection de produits odorants présentant potentiellement la note vanillée (protocole du même type que pour celui utilisé pour l’accord ananas).
- Sélection du stimulus « AccF Van » :