2.7.6 Résultats

Fig. 33 : Rangs de classement moyens attribués par l’ensemble des sujets par rapport à la ressemblance à l’odeur de vanille. La vanilline (Rhodia©) a été placé le plus souvent première position du classement, l’arome vanille de Givaudan© a également obtenu une position qui suggère qu’elle évoque correctement la vanille. Le mélange binaire constitué de benzaldéhyde (1/4) et de guaiacol (3/4) a été placé en 3ème position suivi des composants qui ont servi à élaborer les mélanges, le benzaldéhyde et le guaiacol en 4ème et 5ème position, flairés hors mélange. Enfin, les mélanges binaires constitués de benzaldéhyde et de guaiacol aux proportions 1:3 et 1:1 ont obtenu les dernières positions dans le classement.

La figure 33, relative au classement effectué sur les 7 stimuli odorants selon leur ressemblance à l’odeur de vanille telle que les sujets se l’imaginent, indique que parmi notre ensemble de stimulus, 2 seulement évoquent une odeur proche de celle de vanille. Il s’agit de la vanilline Rhodia© et de l’arome vanille Givaudan©. Le mélange binaire constitué de guaiacol (3/4) et de benzaldéhyde (1/4) semble aussi avoir évoqué une odeur de vanille car les sujets l’ont placé à la troisième place du classement. Les composés, qui sont censés ne pas évoquer l’odeur de vanille ont été classés 4ème et 5ème suivis des mélanges binaires AccF Van 1:3 (le symétrique de AccF 3:1, 3ème position) et 1:1 (équivolumique).

Tab. 20 : Rangs moyens pour chaque candidat odorant et coefficient de concordance de Kendall sur les classements des 7 produits. On remarque que tous les sujets sont d’accord sur le classement global relatif à l’évocation de l’odeur de vanille effectué sur l’ensemble des odorants.
Odorants Rang moyen
Vanilline pure 1,8
Vanille Givaudan© 2,3
AccF Van (3:1) 4,1
Benzaldéhyde 4,6
Guaiacol 4,7
AccF Van (1:3) 5
AccF Van (1:1) 5,4
Coefficient de Kendall et Probabilité associée 0,41
p <.000001

Le tableau 20 nous donne des informations sur la concordance entre les sujets en ce qui concerne le classement dans l’ordre de ressemblance croissante des 7 candidats odorants à l’odeur de vanille. Bien que le coefficient de Kendall obtenu ne soit pas très élevé (0,41), il est fortement significatif (p <.000001) et indique que tous les sujets ont effectué un classement équivalent. Nous pouvons d’ailleurs le remarquer en observant le rang moyen attribué pour chaque candidat. Il apparaît que certains produits sont très proches et sont donc plus difficiles à ordonner tandis que d’autres plus caractéristiques se démarquent de l’ensemble des stimuli.

Fig. 34 : Résultats des évaluations de la typicité par rapport à l’odeur de vanille. Les sujets devaient évaluer la typicité de chaque odeur par rapport à l’odeur de vanille telle qu’ils l’imaginaient en attribuant une note de 1 (pas du tout typique) à 9 (extrêmement typique). On remarque que les produits les plus typiques sont la vanilline pure et la vanille de Givaudan©, les mélanges binaires (AccF Van 3:1, 1:3 et 1:1) ont été évalués comme n’évoquant pas une vanille typique.
Fig. 35 : Résultats des évaluations de la comestibilité de l’aliment évoqué par les odeurs présentées. Les sujets devaient évaluer la comestibilité du fruit suscité par les odeurs présentées en attribuant une note de 1 (pas du tout comestible) à 9 (tout à fait comestible). On remarque que les produits les plus comestibles sont évoqués par le la vanille Givaudan©, et la vanilline Rhodia©. L’odeur résultante des mélanges binaires ainsi que du benzaldéhyde et du guaiacol hors mélange n’a pas été perçue comme pouvant provenir d’aliments comestibles.

L’observation des figures 34 et 35 concernant les évaluations de la typicité des odeurs par rapport à l’odeur de vanille et la comestibilité de l’aliment suscité par la perception des odeurs nous permet de constater que les produits odorants perçus comme les plus typiques et les plus comestibles de la vanille sont les deux odeurs de vanille de synthèse (Rhodia et Givaudan). En revanche, on constate que les mélanges « AccF Van» et le guaiacol ont été perçus comme peu typiques et peu comestibles. En revanche, le benzaldéhyde, bien que moyennement typique, a évoqué un aliment relativement comestible (évalué 5/9)

Tab. 21 : Coefficients de corrélation entre typicité et comestibilité, typicité et rang de classement et entre comestibilité et rang de classement. Les valeurs de ces coefficients suggèrent que plus un candidat odorant est typique de la vanille, plus la comestibilité du fruit suscité est grande. D’autre part, il apparaît que la place d’un candidat dans le classement est très fortement corrélée à sa typicité et à sa comestibilité de l’aliment suscité par l’odeur.
  Coefficients de corrélation
(R2)
Probabilités
associées
Typicité / Rang 0,318 p <,0001
Comestibilité / Rang 0, 341 p = ,0001
Typicité / Comestibilité 0,707 p <,0001

L’analyse des corrélations (tab. 21) nous a permis de relier la position obtenue pour un odorant dans le classement réalisé avec la typicité de l’odeur par rapport à l’odeur de vanille telle que les sujets se l’imaginent et avec la comestibilité de l’aliment suscité par l’odeur. Ainsi, on remarque qu’une odeur suscitant un aliment comestible (R2=0,34) et typique (R2=0,32) de la vanille obtient logiquement une bonne position lors du classement. On notera également que dans ce cas précis, plus un odorant sera typique de la vanille, plus l’aliment évoqué en question sera considéré comme comestible (R2=0,7).