2.7.8 Conclusions générales sur les accords aromatiques

Aux vues de nos résultats, relatifs aux deux modèles d’accords aromatiques que nous avons testés, force est de constater que bien qu’une note odorante ‘ananas’ soit présente, nous ne pouvons pas considérer que le mélange binaire de caproate d’éthyle et de furanéol (AccF Ana) représente un cas d’accord fusion parfait, faisant émerger une note odorante résultante qui n’était pas présente dans les composés flairés séparément. D’autre part, selon nos résultats relatifs au modèle d’accord ‘vanille’, corroborés par les résultats publiés par Keller et Vosshal (Keller & Vosshal, 2004), nous sommes amenés à rejeter l’hypothèse selon laquelle le mélange de benzaldéhyde et de guaiacol aux proportions 1:1 induirait une fusion de qualité odorante conduisant à la perception d’une note odorante vanille.

En revanche, comme nous le détaillerons plus en avant (dans le chapitre 3 de cette thèse), nous pouvons imaginer que comme dans le cas des mélanges complexes rencontrés dans les domaines de la parfumerie (formulations et accords complexes de parfums) et de l’agro-alimentaire (mélanges complexes d’arômes alimentaires), un mélange aromatique binaire peut faire émerger une nouvelle note odorante, perceptible par des sujets non experts, mais présente comme les autres notes des composants du mélange et non plus comme la seule note résultante. En cela, les mélanges binaires ne pourront être considérés comme des accords fusion, mais plutôt comme des accords partiels, même si le mélange occasionne l’émergence d’une nouvelle facette olfactive.

Expérience 2. Etude de la perception qualitative dans l’effet de masquage olfactif : Le masquage d’un acide par son éthyle ester.