3.2 Interactions qualitatives dans la modalité visuelle

Prenons, dans la modalité visuelle, l’exemple des couleurs. D’un point de vue physique, la couleur de la lumière est caractérisée par sa fréquence, elle-même conditionnée par la longueur d'onde et la célérité de l'onde.

L'oeil humain est capable de percevoir des rayonnements électromagnétiques dont la longueur d'onde est comprise entre 380 et 780 nanomètres. En dessous de 380 nm se trouvent des rayonnements tels que les ultraviolets, au-dessus de 780 nm se trouvent les rayons infrarouges. L'ensemble des longueurs d'ondes visibles par l'oeil humain est appelé "spectre visible" (Figure 44).

Fig. 44 : Spectre de la lumière blanche qui permet de relier la longueur d'onde d'une radiation monochromatique à la perception visuelle colorée que nous en avons.

La roue des couleurs (ou cercle chromatique) illustre les principales interactions provenant du mélange des couleurs du spectre visible (Figure 45).

Les couleurs primaires (P) sont celles qui ne peuvent pas être crées en mélangeant (par addition) les autres couleurs entre elles : le jaune, le bleu primaire ou cyan, le rouge primaire ou magenta. Si l’on combine ces couleurs par paires en proportions égales on obtient les couleurs secondaires (S). Les couleurs tertiaires ou intermédiaires sont obtenues en mélangeant une couleur primaire à l’une de ses couleurs secondaires.

Fig. 45 : Le cercle chromatique présente les couleurs primaires « P » (jaune, cyan et magenta) et leurs différentes combinaisons par paire qui conduisent à l’obtention des couleurs secondaires « S ». Le jaune et le magenta donne l’orange, le magenta et le bleu donne le violet et le bleu et le jaune donne le vert. Les couleurs tertiaires sont obtenues en mélangeant une couleur primaire avec une de ses couleurs secondaires.

La définition simple du cercle chromatique permet de réaliser que des interactions qualitatives existent dans la modalité visuelle. Ainsi, un accord colorimétrique, le mélange de deux couleurs primaires, conduit bien à la perception d’une couleur résultante (secondaire) qui n’était pas présente, pour l’œil humain, dans les composés à l’orogine du mélange binaire.

De plus, comme le suggérait Zwaardemaker (Zwaardemaker, 1925), le mélange de deux odorants à des concentrations détectables par un sujet humain (au dessus du seuil de détection) sont capables de « s’annuler » l’une/l’autre pour aboutir à un mélange inodore. Ce phénomène, qu’il nomme « compensation », serait l’analogue du phénomène visuel dans lequel la combinaison de toutes les couleurs chromatiques conduit à la lumière blanche.