3.3 Interactions qualitatives dans la modalité auditive

En acoustique, un son (figure 43) est constitué d’une fréquence fondamentale (F0) et de fréquences harmoniques (dont la valeur est toujours un multiple de la fréquence fondamentale).

Fig. 46 : Composition d’un son complexe. Un son est constitué d’une fréquence fondamentale (F0) et de ses harmoniques qui sont toutes multiples de la fréquence fondamentale. Ainsi, la valeur de la première harmonique H1 (en Hertz) est égale à deux fois la valeur de la fréquence fondamentale, la valeur de la seconde harmonique (H2) est égale à la somme de la valeur de H1 et de F0… et ainsi de suite.

Une note de musique peut être définie selon le même principe acoustique. Par exemple, le LA de référence (Figure 47) à une fréquence fondamentale de 440 Hz, et selon la définition précédemment donnée, possède une première harmonique à 880 Hz, une seconde à 1320 Hz…etc.

Fig. 47 : La note « LA » de référence est composée d’une fréquence fondamentale (F) de 440 Hz, et d’harmoniques (H), dont chacune est un multiple de 440 Hz.

Un musicien vous dira qu’il faut un minimum de trois notes pour composer un « vrai » accord. Par exemple, le « La mineur », est composé de trois notes distinctes jouées simultanément : LA – DO – MI (cf. figure 48). A l’oreille, cet accord est définit comme une unité, et les trois notes qui le constituent ne sont plus perceptibles par le néophyte qui percevra un précepte dénommé « accord en La mineur ». Cet accord basique est bien connu, et bon nombre de personnes sont capables de l’identifier et par le fait, de déduire les trois notes qui le constituent. Cependant, la synchronisation des phases de certaines harmoniques partagées par les trois notes de l’accord : la 5ème du LA, la 4ème du DO et la 3ème du MI, à 2600 Hz, pourrait déterminer la reconnaissance de la spécificité du « La mineur ».

Fig. 48 : Spectre fréquentiel de l’accord en « La mineur » obtenu en jouant simultanément trois notes : LA, DO et MI. Respectivement, la 5ème harmonique du LA, la 4ème harmonique du DO et la 3ème harmonique du MI entrent en phase car elles ont une fréquence voisine, ce qui pourrait expliquer la perception d’un son résultant unique, non décomposable par l’oreille : l’accord auditif.

En complexifiant la composition d’un accord musical, c’est à dire en accroissant le nombre de notes constitutives, il semblerait imaginable de faire fusionner encore plus de notes pour en faire émerger une nouvelle, absente des notes constitutives.

Nous sommes en droit de se demander si les notions d’accords ou les types d’interactions qu’on rencontre dans les modalités visuelles et auditives ont un équivalent en olfaction : l’accord serait-il un « universel perceptif » ?