Quelques millisecondes (100 ms en moyenne) après une stimulation olfactive, on peut observer de légères fluctuations de l’activité électrique enregistrée par les électrodes, et ce jusqu’à deux secondes après la stimulation. Ces changements de ‘voltage’ provoqués par un stimulus ont donc été appelés « potentiels évoqués olfactifs ».
L’onde électrique enregistrée dépend exclusivement des paramètres du stimulus et apparaît indépendamment du contexte expérimental et de l’état « attentionnel» du sujet (observables même durant le sommeil, ou un état dit « inconscient »).
Utilisés depuis plus de 30 ans dans les domaines de l’audition et de la vision, les paradigmes expérimentaux ont été adaptés à la modalité olfactive de manière à enregistrer des potentiels évoqués olfactifs.
En fait, on enregistre deux types de réponses, une réponse dite « exogène » (bottom-up), provoquée par le stimulus physique et une réponse endogène (top-down) induite par les réponses subjectives (selon la tâche) générée par les sujets. Ces réponses s’articulent autour de 3 composantes : une composante réflexe «d’éveil », non spécifique de la perception sensorielle ; une composante « intégrée » qui est associée au traitement du stimulus ainsi qu’au processus de mémoire à court terme et une composante « anticipatoire », liée à l’anticipation de nouveaux événements sensoriels (Pause et al., 1998). Dans la suite de cette partie, comme dans la théorie générale, on distinguera les ondes « négatives » (N1, N2) dont le potentiel d’action est plus négatif que le potentiel de repos, et les ondes « positives » (P1, P2 et P3) dont le potentiel d’action est plus positif que le potentiel de repos.
Ainsi, suite à une stimulation olfactive, le tracé d’un potentiel évoqué est décomposable en plusieurs composantes, qui peuvent être rattachées à différents niveaux de traitement (Pause et al., 1996) et qui sont de plus en plus remarquables à mesure que l’on enregistre en position postérieure (Fig. 54).