4.2.2.1 Evaluation d’une stimulation : P1, N1 et P2

Les composantes P1, N1 et P2 succèdent immédiatement à la stimulation (quelques dizaines de millisecondes après) dans des conditions de perception olfactive passive (non dirigée par une tâche précise). Cette composante précoce est en fait constituée de 3 pics distincts « P1, N1 et P2 » dont les caractéristiques varient selon les propriétés du stimulus et peuvent être considérée comme essentiellement ‘exogènes’, c'est-à-dire principalement dues à la stimulation en elle-même (Naatanen & Picton, 1987). Une augmentation de l’intensité de l’odeur pourra donc provoquer une augmentation de l’amplitude de ces premières réponses alors que leur latence d’apparition aura tendance à diminuer dans le temps (Tateyama et al., 1998).

Cependant, bien que l’on attribue généralement les propriétés physiques d’un stimulus à cette composante précoce, on doit également signaler qu’une influence endogène comme l’état attentionnel du sujet au moment de la stimulation peut faire varier ces potentiels (Naatanen & Picton, 1987; Naatanen, 1995). Deux études distinctes, mêlant modalité auditive et olfactive, traitant de l’effet de l’attention sélective sur les potentiels évoqués olfactifs (Krauel et al., 1998) ont montré que l’onde N1 et l’onde N2 apparaissaient plus rapidement après un stimulus dans le cas où les sujets s’attendent à recevoir un stimulus sans que les amplitudes de ces ondes ne soient modifiées. Ce résultat a mis en avant le rôle des lobes temporaux dans le traitement olfactif et a suggéré que l’attention facilite le traitement en accélérant les mécanismes de perception sensorielle.

D’autres paramètres permettant de moduler les composantes (en latence et en amplitude) des potentiels évoqués olfactifs ont été mis à jour par Naatanen et Picton (1987) comme les performances, la motivation, la valence émotionnelle du stimulus ou encore l’éveil émotionnel (Arousal) du sujet testé.