4.2.2.2 Détection /Discrimination du stimulus : N2 ou MMN

L’évaluation du stimulus prend fin lorsque celui-ci est identifié comme étant, ou non, celui que le sujet attendait. Alors, les réponses précoces précédemment décrites peuvent être suivies d’une onde de plus ou moins grande amplitude qui n’apparaît pas après des stimuli répétitifs et non pertinents pour le sujet. Il faut donc que le stimulus ait un minimum de déviance, de non congruence, par rapport aux autres stimuli pour pouvoir observer cette composante. Sa latence d’apparition est une mesure efficace du temps nécessaire à la détection d’un stimulus et son amplitude est d’autant plus grande que l’attention portée à la stimulation est importante.

Dans la modalité auditive, et cela tend à être prouvé en olfaction également, la rare présentation d’un stimulus déviant parmi une série de stimuli ‘monotones’ peut conduire à l’observation d’une déflexion négative fronto-temporale aux alentours de 180 ms après la présentation du stimulus : la MMN pour ‘mismatch negativity’ ou « négativité de discordance » (Naatanen et al., 1978; Naatanen et al., 1982). Ce potentiel est déclenché par la comparaison du stimulus déviant à la mémoire sensorielle (échoïque) créée par les stimuli monotones. D’après les travaux de Naatanen et ses collaborateurs, la MMN représenterait de manière spécifique le résultat de cette comparaison, et serait générée lorsque la nouvelle stimulation ne correspond pas à la trace mnésique laissée par la série de stimuli qui l’ont précédée. Cela représenterait donc une détection de déviance qui se ferait de façon purement automatique et pré-attentive car elle peut même être observée en l’absence d’attention (Lorig et al., 1990; Krauel et al., 1999).