4.2.2.3 Catégorisation d’un stimulus / clôture de la période cognitive : l’onde P3

A la suite des réponses détaillées dans les paragraphes précédents, une dernière onde, la P3 ou LPC pour ‘Late Positive Complex’ ou « Late Positive Component » peut apparaître. Cette composante tardive (de 300 ms à 1000 ms selon la modalité sensorielle) est exclusivement endogène et ne dépend que de la signification subjective de la tâche demandée aux sujets.

Une analyse topographique des générateurs de la P3 (Johnson, 1993) a montré que cette onde est déterminée de manière additive mais indépendante par :

En fait, on peut obtenir une P3 sans stimulation à proprement parler : si le sujet reçoit suffisamment d’informations sur la stimulation ou sur la condition expérimentale (Johnson, 1993), alors on verra apparaître une onde tardive positive. Il faut également noter que la P3 peut aussi être obtenue dans un paradigme appelé ‘oddball’ ou ‘de stimulus discordants’, c'est-à-dire en réponse à des stimuli déviants (en quantité ou en qualité), repérés dans une série de stimuli monotones (répétitifs). Dans tous les cas, en olfaction, nous attribuerons une réponse tardive à une activité reflétant un haut niveau de traitement cognitif (Pause et al., 1996). Dans une seconde expérience (Krauel et al., 1998), la présentation rare de linalol dans une série de stimulation à l’eugénol et inversement, a systématiquement conduit à l’observation d’une onde tardive positive, indépendamment de la qualité de l’odeur. Ce résultat a été confirmé avec des odeurs d’origine corporelle (Pause et al., 1998).

En pratique, la P3, aujourd’hui assimilée au LPC, s’enregistre idéalement au niveau du néocortex pariétal et son générateur ne semble pas modalité-spécifique, c'est-à-dire propre à une modalité sensorielle déterminée (Polich & Squire, 1993). Sa latence est un excellent indicateur de la « discriminabilité » entre les stimuli. Ainsi, en accord avec Magliero et al. (Magliero et al., 1984), la latence du LPC reflète parfaitement le temps requis pour l’évaluation subjective d’un stimulus par rapport à une consigne donnée. Plusieurs auteurs s’accordent à penser que la P3 illustre la « fenêtre des processus cognitifs » chez l’humain, certains ayant même rattaché l’amplitude du LPC à la valence émotionnelle des stimuli mais aussi à «l’implication émotionnelle » du sujet (Pause & Krauel, 2000).

Expérience : Etude électrœncéphalographique de la perception de l’altération d’odeurs alimentaires : cas du « beurre / beurre rance »