2. Méthodologie de la thèse

Comme le signale Bichot (1997, p.04) : « Beaucoup de travaux relatifs aux champs monétaire et financier font appel à des techniques mathématiques ou économétriques un peu rébarbatives. Mais, pour parler comme Rabelais, leur “substantifique moelle” peut parfaitement être présentée de façon accessible à “l’honnête homme”. Les grandes avancées de l’analyse économique sont avant tout conceptuelles ». La présente étude suit justement cette démarche au travers de trois réflexions sur l’activité, la théorie et la réglementation bancaires. A cette fin, elle évite autant que possible le formalisme mathématique et traite de « l’économie réelle » et non de « l’économie du tableau noir », pour reprendre les termes de Coase (1991).

Le point de départ de notre travail consiste à disséquer l’évolution effective de l’activité bancaire au cours des dernières décennies. Pour des raisons de disponibilité statistique, nous travaillerons exclusivement sur des données comptables françaises et américaines. Après un état des lieux des transformations de l’environnement d’exercice des banques, il s’agira de retracer l’évolution des activités traditionnelles de dépôts et de crédits. Ensuite, il sera question de mettre en relief, d’une part, le processus de marchéisation des banques et, d’autre part, l’émergence de nouvelles activités hors intermédiation génératrices de commissions et de revenus divers.

Dans un deuxième temps, cette dissection de l’activité bancaire sera confrontée aux enseignements de la théorie bancaire moderne. Pour ce faire, nous réexaminerons trois questions qui sont au cœur de cette théorie, en l’occurrence, les raisons d’être de la banque, la fonction d’intermédiation bancaire et la nature de la production bancaire.

Enfin, nous terminerons en reconsidérant le bien-fondé de la réglementation bancaire au regard des éclairages factuels et théoriques précédents. Cela nous conduira à analyser trois éléments qui rationalisent le particularisme de la réglementation bancaire, en l’occurrence, l’organisation du système monétaire, l’encadrement des risques bancaires et la protection de la clientèle des banques. Le schéma qui suit expose notre démarche.

Schéma de la démarche
Schéma de la démarche