Conclusion de la section

L’objectif de cette première section était de mettre en évidence, d’une part, les transformations de l’environnement d’exercice des banques et, d’autre part, le déclin des activités d’intermédiation traditionnelle, consécutif à ces transformations.

Concernant le premier point, il ressort de notre analyse que le milieu dans lequel exercent les banques a connu de profonds bouleversements au cours du dernier quart de siècle. En effet, l’avènement des mutations financières que sont la libéralisation financière, la mondialisation et la globalisation financière, les innovations financières et l’incorporation des NTIC, a établi de nouvelles règles de jeu, affectant à la fois, les acteurs, les métiers et les structures de la sphère financière. De fait, la prédominance historique des banques au sein de cette sphère est aujourd’hui mise à mal, d’un côté, par la montée concurrentielle des non-banques comme les OPCVM monétaires au passif, et les compagnies financières à l’actif, et d’un autre côté, par l’extension des marchés de capitaux organisés, à l’origine d’une désintermédiation et d’une mobiliérisation de plus en plus poussées. Le changement des comportements de placement des ménages et de financement des entreprises non financières a joué un rôle central dans l’aboutissement à cette situation, comme nous avons pu le constater.

S’agissant du second point, notre analyse a établi, preuve à l’appui, le déclin de l’intermédiation bancaire traditionnelle axée sur la collecte des dépôts et l’octroi des crédits. En effet, dans les deux pays faisant l’objet de notre étude, en l’occurrence, la France et les Etats-Unis, nous avons pu relever que le poids des dépôts et des crédits relativement au total du bilan bancaire s’était significativement réduit au cours des dernières décennies. L’érosion de la marge sur intérêts et le fort recul de la part des revenus d’intérêts dans le produit net bancaire nous ont permis d’étayer ce constat en montrant que l’intermédiation traditionnelle génère de moins en moins de revenus, toutes choses égales par ailleurs, rémunère de moins en moins les facteurs de production au sein des banques contemporaines.

L’enracinement de l’ensemble de ces tendances dans le temps nous amène à penser que nous assistons à des évolutions structurelles, dont la trajectoire persistera sûrement dans les années à venir. Peut-on, pour autant, conclure à la disparition prochaine des banques ? Non. En fait, l’intermédiation traditionnelle de bilan ne représente plus, aujourd’hui, l’essentiel de l’activité des banques. A ses côtés, se sont développées de nouvelles opérations dites de marché et de hors-bilan, dont les revenus sont de plus en plus consistants. C’est ce que nous allons voir dans la prochaine section.