1.3. La révision des raisons d’être de la banque

Au regard des conclusions du premier chapitre de notre thèse, le cadre d’analyse précédent nous pousse à formuler deux grandes remarques :

  1. Aujourd’hui, les arguments conventionnels de coûts de transaction et d’asymétries d’information sont mis à mal par les mutations financières. En effet, celles-ci ont largement renforcé le rôle des marchés financiers qui, grâce notamment aux NTIC, sont aujourd’hui très sophistiqués et permettent une allocation plus efficiente de l’épargne vers l’investissement.
  2. La quasi-totalité des économistes qui ont fait émerger la banque à partir des arguments conventionnels de coûts de transaction et d’asymétries d’information l’ont fait exclusivement à travers les deux fonctions traditionnelles de la banque, en l’occurrence, la collecte des dépôts et l’octroi des crédits. Or, comme nous l’avons constaté dans le premier chapitre, l’activité bancaire a beaucoup changé au cours des dernières années. Et plus précisément, la collecte des dépôts et l’octroi des crédits ne sont plus représentatifs de la réalité des banques contemporaines qui tendent à évoluer vers de nouvelles activités de marché et de hors-bilan (du moins en France et aux Etats-Unis).

Eu égard à ces remarques, nous nous proposons de revenir, dans un premier temps, sur la baisse généralisée des coûts de transaction et des asymétries d’information (1.3.1). Puis, dans un second temps, nous mettrons en exergue les répercussions de cette nouvelle donne sur le cadre d’analyse qui a permis, jusqu’à présent, d’expliquer l’existence des banques (1.3.2).