Conclusion de la section

Tout au long de cette première section, nous nous sommes intéressés à la question de l’existence des banques. Nous avons pu relever que l’essentiel des travaux théoriques consacrés à ce sujet justifiait l’existence des banques à travers deux arguments majeurs : la présence de coûts de transaction et la présence d’asymétries d’information.

Les mutations financières survenues ces dernières années, et notamment les avancées technologiques, ne remettent pas en cause ces arguments dans la mesure où, si leurs aspects matériels ont été réduits, leur aspects « techniques » restent présents, voire sont plus intenses du fait de la complexification des marchés financiers.

Toutefois, il ressort de notre analyse de ces deux arguments que c’est davantage la fonction traditionnelle d’intermédiation bancaire, consistant à collecter des dépôts et à octroyer des crédits qui était endogénéisée, plutôt que la banque en tant qu’institution offrant divers produits et services, parmi lesquels les dépôts et les crédits.

De fait, la banque n’existe que dans le cadre d’une relation prêteur-emprunteur, et il est rare de trouver une contribution théorique qui a tenté de la faire émerger en dehors de ce cadre d’analyse. Aussi, n’est-il pas exagéré de dire que sans collecte de dépôts ni octroi de crédits, l’existence des banques est dépourvue de tout fondement théorique.

Pourtant, comme nous l’avons vu dans le premier chapitre, les activités de dépôts et de crédits ne reflètent plus, à elles seules, la réalité contemporaine des banques. C’est pourquoi, il apparaît nécessaire, aujourd’hui, de chercher à fonder l’existence des banques à partir des nouvelles activités qu’elles accomplissent, à l’image de celles de hors-bilan. C’est dans cette perspective que s’inscrivent de récents travaux théoriques comme ceux d’Allen et Santomero (1997, 2001) qui proposent d’actualiser les raisons d’être de la banque au vu des services de participation et de gestion des risques rendus aux agents non financiers.

Quoi qu’il en soit, un éclairage théorique plus intense doit s’intéresser à la reconversion des banques vers les nouvelles activités de marché et de hors-bilan. C’est ce à quoi nous nous intéressons dans la prochaine section.