Section 2 : La reconsidération de la fonction d’intermédiation bancaire

Introduction

La section précédente nous a permis de voir comment la théorie bancaire moderne justifie l’existence des banques, et dans quelle mesure la littérature inhérente à cette question peut être améliorée.

A présent, nous allons nous intéresser au cadre théorique qui régit l’analyse de l’intermédiation bancaire. De prime abord, on constate que l’essentiel des contributions relatives à cette question reste, aujourd’hui encore, fortement attaché à la théorie conventionnelle de l’intermédiation financière développée par Gurley et Shaw (1960).

L’objectif de cette seconde section est donc de mettre en relief les limites de cet attachement au vu de l’évolution effective de l’activité bancaire. En effet, la grille de lecture en terme d’intermédiation financière nous semble « désuète » pour caractériser les nouvelles activités bancaires de hors-bilan. Pour cause, ces dernières sont des activités hors intermédiation au sens où elles s’organisent autour d’une relation bilatérale (la banque et un client) et non tripartite (la banque et deux clients).

La distinction entre les activités d’intermédiation et les activités hors intermédiation nous permettra alors de nous prononcer sur le débat relatif à la spécificité de la banque par rapport aux autres intermédiaires financiers, d’une part, et aux marchés financiers, d’autre part.

Cette section est organisée comme suit. Dans un premier temps, nous revenons sur l’approche de la banque à travers le filtre de la théorie conventionnelle de l’intermédiation financière (2.1). Ensuite, nous montrons les limites de cette approche en identifiant et en caractérisant les nouvelles activités bancaires qui sont incompatibles avec la grille de lecture en terme d’intermédiation financière (2.2). A la lumière de ce qui précède, nous terminons cette section en revenant sur le débat relatif à l’unicité de la banque et tentons d’y prendre part (2.3).